Dans une déclaration sans équivoque, Oumar Sow, figure politique de l’opposition sénégalaise, a vivement critiqué l’absence des ex-ministres et directeurs généraux du gouvernement de Macky Sall lors de l’audition de Farba Ngom, député-maire des Agnam, par le Pool Financier Judiciaire (PFJ). Cette audition s’inscrit dans le cadre de l’instruction d’une affaire concernant des transactions suspectes portant sur au moins 125 milliards de francs CFA.
Dans un ton direct et ferme, Sow a dénoncé l’attitude des anciens hauts responsables de l'administration, les qualifiant de "traites" pour leur absence et leur apparent refus de rendre des comptes. Il a exprimé sa colère envers ceux qui, selon lui, se sont "réfugiés dans leur confort", croyant échapper aux secousses politiques.
"Ce régime ne fera pas de cadeaux"
Oumar Sow n’a pas mâché ses mots en s’adressant directement aux anciens ministres et directeurs généraux : « Vous qui êtes aux Almadies ou au Point E, pensant que vous êtes à l’abri, détrompez-vous », a-t-il averti. Le message était clair : aucune impunité ne sera tolérée dans l’affaire des transactions douteuses, et le régime actuel ne fera aucun compromis.
L’instruction menée par le Pool Financier Judiciaire suit un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui met en lumière des flux financiers suspects et des dysfonctionnements dans la gestion des fonds publics, notamment à travers des transactions de plus de 125 milliards de francs CFA. Farba Ngom, un proche du pouvoir, est convoqué pour s’expliquer sur ces allégations.
Un face-à-face décisif
La convocation de Farba Ngom au PFJ ce jeudi s’inscrit dans un contexte tendu où les autorités judiciaires cherchent à faire la lumière sur ces accusations. Cette audition pourrait marquer un tournant dans le traitement des affaires financières sensibles, d’autant plus que l’ampleur des fonds concernés soulève de nombreuses questions sur la gestion des ressources publiques sous le régime de Macky Sall.
Pour Oumar Sow et d'autres figures politiques, cette enquête est l'occasion de démanteler les réseaux de corruption qui auraient perduré au sein de l’appareil d'État. Le face-à-face entre Ngom et le PFJ sera donc suivi de près par les observateurs politiques et judiciaires du pays.