L’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, entrée en production en juin 2024, a suscité beaucoup d’espoirs. Selon l’opérateur Woodside, cette nouvelle manne a généré 595,17 milliards de FCFA. Mais concrètement, combien revient réellement au Sénégal ?
Derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité plus nuancée. D’après Dr Khadim Bamba Diagne, Secrétaire Permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ), ces revenus sont partagés entre plusieurs acteurs : les compagnies pétrolières, la société nationale Petrosen, les créanciers et l’État sénégalais.
L’enseignant-chercheur et maître de conférences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) souligne qu’après la prise en compte des coûts d’investissement, des taxes et des bénéfices partagés, le Sénégal ne récupérerait en réalité qu’une somme bien inférieure à ce que l’on pourrait imaginer : moins de 70 milliards de FCFA.
Cette situation soulève des questions cruciales sur la gestion et la transparence des ressources naturelles. Alors que de nombreux citoyens espéraient voir cette richesse transformer leur quotidien, il devient essentiel de s’assurer que ces fonds soient utilisés pour améliorer les infrastructures, l’éducation et la santé.
La découverte du pétrole était porteuse d’espoir pour le développement du pays. Mais pour que ces espoirs se concrétisent, une gouvernance efficace et une gestion rigoureuse de ces ressources sont indispensables. L’avenir nous dira si cette opportunité sera saisie pour améliorer durablement les conditions de vie des Sénégalais.