Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et mars 2024 continue de susciter des réactions. Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), a publié un message cinglant sur sa page Facebook. Il y dénonce un « vol organisé », « des pratiques violant la loi » et « la destruction systématique » de l’économie sénégalaise sous le régime de Macky Sall.
Des finances publiques dans le chaos
Depuis plusieurs années, Abdoul Mbaye alerte sur ce qu’il qualifie de « fausse croissance économique », résultant de données artificiellement gonflées. Il avait notamment pointé du doigt des surestimations dans la production agricole, en particulier celles des graines d’arachide. Selon lui, ces manipulations servaient à masquer l’aggravation du déficit budgétaire et du taux d’endettement du Sénégal.
Toutefois, les conclusions du rapport de la Cour des comptes vont, selon lui, bien au-delà d’une simple manipulation des chiffres. « La réalité est bien plus grave que cela », s’insurge-t-il. Il évoque un « pillage systématique des ressources publiques », impliquant l’administration des finances, des entreprises privées et publiques, leurs dirigeants, et même certaines banques.
Un appel à des sanctions exemplaires
Face à l’ampleur des irrégularités révélées, Abdoul Mbaye plaide pour des punitions sévères, estimant qu’il est impératif de « tourner définitivement la page de cette gouvernance ».
Son discours rejoint celui de plusieurs acteurs politiques et économiques qui réclament justice et transparence dans la gestion des finances publiques.
Ce rapport tombe à un moment où le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye s’engage à restaurer la gouvernance économique et à renforcer les institutions de contrôle.
La pression monte sur les autorités pour qu’elles prennent des mesures concrètes contre les responsables de ces détournements.
Alors que les réactions se multiplient, la question reste en suspens : le gouvernement actuel passera-t-il à l’action pour solder les comptes du passé et instaurer une nouvelle ère de gouvernance économique ?