Neuf mois après l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et de son allié Ousmane Sonko, l’opposition sénégalaise, longtemps divisée et silencieuse, semble enfin sortir de sa torpeur. Face à un régime qui a su s’imposer avec autorité, les leaders politiques de l’opposition ont décidé de s’unir pour former un front commun. Une réunion préparatoire est prévue ce dimanche après-midi au siège de Taxawu Senegaal, marquant un tournant dans la stratégie de résistance.
Un silence qui interroge
Depuis la présidentielle du 24 mars 2024, l’opposition a vécu une période de flottement. Les résultats, perçus comme une défaite cuisante, ont plongé certaines formations dans une léthargie stratégique. Pourtant, les actions du régime auraient dû susciter une réaction vigoureuse. Mais non. Sous Macky Sall, l’opposition s’organisait en fronts et coalitions avec une rapidité déconcertante. Aujourd’hui, elle semble paralysée, laissant quelques voix isolées dénoncer, sans coordination, les « dérives » du pouvoir.
L’unité, une nécessité impérieuse
Le temps presse. Les élections législatives anticipées et les récentes manœuvres politiques du régime ont fini par réveiller les consciences.
L’opposition a compris qu’elle ne pouvait plus se permettre le luxe des divisions. Ce dimanche, les leaders politiques se réuniront pour poser les bases d’un front commun.
L’objectif ? Coordonner les actions, défendre les droits démocratiques et offrir une alternative crédible aux Sénégalais. Mais l’unité ne se décrète pas. Elle se construit. Et c’est là que le bât blesse.
Les rivalités internes, les egos surdimensionnés et les divergences stratégiques ont souvent miné les tentatives passées. Pour réussir, ce nouveau front devra surmonter ces écueils et proposer une vision claire et mobilisatrice.
Un régime qui ne lâche rien
Face à cette opposition en reconstruction, le tandem Diomaye/Sonko reste solidement ancré. Porté par une base populaire fervente et une communication redoutablement efficace, le régime ne laissera pas l’opposition reprendre l’initiative sans réagir.
Les prochains mois s’annoncent donc décisifs, avec des batailles politiques et médiatiques qui promettent d’être âpres.
L’opposition sénégalaise est à un carrefour. Sa capacité à s’unir et à proposer une alternative crédible sera déterminante pour l’avenir politique du pays.
La réunion de ce dimanche est un premier pas, mais le chemin sera long et semé d’embûches. Reste à savoir si les leaders politiques sauront dépasser leurs intérêts particuliers pour servir l’intérêt général.