Trois jours après sa mise en ligne, le robot conversationnel français Lucie a été retiré à la suite d’un déferlement de moqueries sur les réseaux sociaux. Développé par l’entreprise Linagora, Lucie se voulait une alternative « transparente et fiable » aux géants de l’intelligence artificielle comme ChatGPT. Cependant, son lancement précipité a révélé des lacunes qui ont rapidement attiré les critiques.
Michel-Marie Maudet, directeur général de Linagora, a expliqué à l’AFP que Lucie n’était pas encore un produit fini, mais plutôt un « projet de recherche ». « Nous avons fait l’erreur de mettre à disposition (Lucie) dans l’état », a-t-il admis, reconnaissant un manque de communication sur son caractère expérimental.
L’objectif initial de Linagora était de proposer une intelligence artificielle destinée à des usages éducatifs ou scientifiques, avec une transparence accrue sur les données utilisées pour son entraînement.
Contrairement aux plateformes privées à but lucratif, Lucie promettait de garantir des réponses basées sur des informations scientifiques vérifiées, sans objectifs commerciaux.
La mise en ligne de Lucie visait à coïncider avec le sommet international de Paris sur l’intelligence artificielle, prévu les 10 et 11 février. « Nous n’avions pas du tout anticipé cet emballement », a reconnu M. Maudet. Habituée à évoluer dans l’écosystème du logiciel libre, où règnent bienveillance et encouragements, Linagora a été surprise par la virulence des critiques.
Malgré ce démarrage difficile, Linagora reste optimiste quant à l’avenir de Lucie. Une version améliorée du robot conversationnel devrait être mise en ligne prochainement.
« Nous voulons offrir un modèle de langage d’intérêt général », a affirmé M. Maudet. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme France 2030, qui vise à soutenir des initiatives innovantes et stratégiques.