Accusé de plusieurs crimes graves, Jérôme Bandiaky a été inculpé mi-septembre pour escroquerie au préjudice de l’État, usurpation de fonction, trafic d’armes et détention illégale d’armes. Placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction, cet ancien proche du régime de Macky Sall continue de nier en bloc la majorité des charges retenues contre lui.
Lors de son audition au fond, il a reconnu la possession d’une seule arme, tout en rejetant les autres accusations. "Tout le reste n’est que pure invention", a-t-il affirmé, selon des propos rapportés par le journal Les Échos.
Spécialiste en sécurité, il a expliqué que ses fonctions se limitaient à assurer la protection discrète de ses employeurs ou à gérer des missions confidentielles pour leur compte.
Dans ce cadre, il a notamment travaillé pour l’ex-Premier ministre Aminata Touré, dite Mimi, aujourd’hui envoyée spéciale du président Diomaye Faye.
Selon ses déclarations, elle lui avait attribué une villa en ville afin de faciliter ses déplacements professionnels. Cette relation privilégiée s’est poursuivie après le départ de Touré du gouvernement, Bandiaky ayant tissé des liens directs avec Macky Sall.
Pour autant, les autorités judiciaires s’intéressent à d’éventuelles ramifications de ses activités, notamment son implication présumée dans des affaires de trafic d’armes.
Le juge d’instruction ne lui a pas encore posé de questions concernant l’affaire Didier Badji et Fulbert Sambou, deux figures liées à des scandales sous l’ancien régime.
En dépit de ces zones d’ombre, Bandiaky clame son innocence, se présentant comme une victime de fausses accusations visant à entacher sa réputation.
Cette affaire relance le débat sur les abus d’autorité et les pratiques opaques au sein de certains cercles de pouvoir.
Elle met en lumière la nécessité d’un renforcement des mécanismes de transparence et de contrôle dans l’attribution des responsabilités étatiques.