« Si ce n’étaient pas les Noirs, Noirs comme du charbon, nombreux comme des fourmis, braves comme des lions, robustes comme des baobabs, je bombarderais la France en 24 heures et je mettrais De Gaulle dans une bouteille carrée pour la jeter dans l’océan Atlantique… » Ces mots résonnent comme un écho vibrant du passé, transportant une nostalgie des récitations de notre enfance. Nous ne comprenions pas encore tout, mais chaque intonation réveillait en nous un mélange d’émotions et de fierté, face au courage et à l’injustice dont furent victimes les héros que nous appelons les Tirailleurs Sénégalais.
Ils étaient des libérateurs, des « chairs à canon » en première ligne contre le froid, le dépaysement, la Wehrmacht et d’autres adversités. Vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, ils furent trahis, humiliés et effacés de la mémoire collective par la France, victime d’un complexe de supériorité. Parmi ces trahisons, l’odieuse opération de « blanchiment » des troupes et, plus tragique encore, le massacre du Camp de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944.
Aujourd’hui, 1er décembre 2024, nous célébrons le 80ᵉ anniversaire de cette tragédie. Ce moment de recueillement est marqué par des avancées majeures sous l’impulsion du Président Bassirou Diomaye Diakhare Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Leur engagement pour réhabiliter l’honneur des Tirailleurs Sénégalais est sans précédent.
Le président de la République française, Emmanuel Macron, a officiellement reconnu Thiaroye comme un massacre dans une lettre historique adressée au président Diomaye Faye.
Ce geste, bien que tardif, est un tournant dans la réconciliation mémorielle entre nos deux pays. Il a ouvert la voie à des réparations symboliques et matérielles pour les descendants des victimes, ainsi qu’à la révision des archives sur cet événement.
Au Sénégal, le nouveau régime a instauré des politiques ambitieuses pour immortaliser la mémoire de ces héros. Parmi elles :
La création d’un Musée des Tirailleurs Sénégalais à Thiaroye, destiné à préserver et transmettre leur histoire aux générations futures.
Un programme éducatif national, intégrant dans les manuels scolaires l’histoire des luttes africaines dans les guerres mondiales et après, pour éveiller une conscience historique chez les jeunes.
Une réhabilitation économique et sociale des familles des anciens combattants, avec des bourses, des logements décents et un accès privilégié aux services publics.
Mais au-delà des actes posés, cette commémoration est une occasion pour nous, les petits-enfants de ces soldats oubliés, de nous interroger sur notre propre rôle dans la construction de l’avenir.
L’histoire nous enseigne que l’exploitation de l’Afrique, qu’elle prenne la forme de colonialisme, de néocolonialisme ou de prédation économique, répond à une idéologie constante : celle du contrôle de nos ressources.
Aujourd’hui, nous savons lire entre les lignes. Si l’Occident a bâti sa prospérité sur nos richesses, il est temps pour nous de prendre en main notre destin.
Le régime du président Diomaye Faye incarne cette volonté d’affranchissement. Sous sa direction, nous avons amorcé une transition vers une souveraineté économique et politique.
Cette 80ᵉ commémoration n’est pas qu’un regard sur le passé. Elle est un rappel que chaque injustice subie doit devenir une pierre pour bâtir un futur libéré. La liberté, c’est d’abord la sagesse : celle de comprendre que notre avenir repose sur notre capacité à défendre notre dignité, à protéger nos ressources et à éduquer nos enfants.
Nos aïeux ont affronté la guerre et la trahison. En leur mémoire, relevons la tête, torse bombé, et marchons vers un avenir où l’Afrique sera maîtresse de son destin. Thiaroye, hier une tragédie, aujourd’hui un levier pour une renaissance africaine.