COP29 : Les pays en développement réclament un accord financier historique pour faire face à l'urgence climatique

 

La 29ème conférence annuelle de l’ONU sur le climat, la COP29, a démarré à Bakou, en Azerbaïdjan, sous des perspectives mitigées. Dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, les pays en développement ont pris la parole pour exiger un soutien financier massif des nations riches. Avec en arrière-plan la réélection de Donald Trump aux États-Unis et l'absence de plusieurs dirigeants du G20, les négociations s’annoncent parmi les plus difficiles depuis l’accord de Paris de 2015. 

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, hôte de cette COP, a inauguré le sommet en affirmant le droit de son pays et des autres nations à exploiter leurs ressources naturelles, y compris le pétrole et le gaz. Cette position a souligné les tensions autour de l’exploitation des énergies fossiles, alors que de nombreux pays en développement espèrent que cette COP devienne une étape historique pour un financement climatique ambitieux et équitable. 

Les Enjeux d’un Accord Financier Historique 

Les représentants des pays en développement, menés par le groupe G77+Chine, qui représente plus d’une centaine de pays, insistent sur la nécessité d’un accord financier radical. Actuellement, les pays développés allouent environ 116 milliards de dollars par an aux pays du Sud pour lutter contre le changement climatique.

Cependant, les États du Sud estiment que ce montant est insuffisant pour répondre aux effets catastrophiques du changement climatique, qui aggravent la pauvreté et les inégalités.

Le négociateur ougandais Adonia Ayebare a déclaré au nom du groupe que la première proposition d’accord financier présentée à Bakou était inacceptable, soulignant l'urgence de trouver un consensus.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a soutenu cette demande, soulignant que les pays en développement ne peuvent pas repartir "les mains vides" de la COP29. 

Ce financement accru est jugé indispensable pour renforcer la résilience climatique, soutenir l'adaptation et promouvoir des transitions vers des économies sobres en carbone. 

L’Absence des Grands Dirigeants du G20 

Malgré l’importance de cette COP pour l’avenir climatique mondial, plusieurs dirigeants de premier plan du G20 sont absents, y compris Emmanuel Macron, Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne. 

La représentation européenne est assurée principalement par le Hongrois Viktor Orban, président tournant du Conseil de l’UE, ainsi que par Andrzej Duda (Pologne), Pedro Sanchez (Espagne) et Giorgia Meloni (Italie). 

Le Royaume-Uni, représenté par son Premier ministre Keir Starmer, a réitéré son engagement à montrer l'exemple en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

M. Starmer s’est engagé à renforcer le rôle du Royaume-Uni dans la diplomatie climatique et à collaborer avec l’administration Trump, malgré les positions controversées de cette dernière. 

Un Contexte Géopolitique qui Pèse sur les Discussions

La réélection de Donald Trump complique davantage les pourparlers climatiques. Le président américain élu, climatosceptique notoire, pourrait devenir le seul dirigeant à se retirer de l’accord de Paris pour la deuxième fois. Cette perspective inquiète les diplomates, qui craignent que les États-Unis ne freinent les efforts globaux de réduction des émissions.

John Podesta, émissaire de l’administration Biden, a tenté de rassurer les partenaires internationaux, mais l'incertitude sur la politique climatique américaine reste élevée. 

Malgré les défis, Simon Stiell, responsable de l’ONU climat, s’est montré optimiste, affirmant que le processus multilatéral reste solide et résilient, même sans l’engagement des États-Unis.

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