Dans un entretien accordé à Al Jazeera, le chef de l'État s'est exprimé sur ses relations avec son Premier ministre, Ousmane Sonko, dont l'influence au sein du gouvernement est souvent jugée "puissante". Face aux critiques affirmant que Sonko empiéterait sur certaines de ses prérogatives, le président a tenu à clarifier la situation.
« Le Premier ministre Ousmane Sonko n’est pas dimensionné pour un poste de premier ministre. Donc, il est tout à fait normal qu’il occupe une place importante dans l’architecture gouvernementale en en étant le chef, et qu’en déroulant, qu’il prenne toute la place qui est la sienne dans le cadre de l’exécution de ses missions. Il ne va pas au-delà. La loi et la Constitution ne lui permettent pas d’usurper mes prérogatives, et il ne le fait pas », a affirmé le chef de l'État.
Cette déclaration fait écho à un débat récurrent sur l’équilibre des pouvoirs au sein de l'exécutif. Certains analystes ont estimé que l'influence croissante de Sonko au sein du gouvernement risquait de déséquilibrer le rôle présidentiel. Cependant, le président a salué l'efficacité et l'engagement de son Premier ministre dans l'exécution des politiques gouvernementales, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du projet phare de l'administration.
« Tant qu’il se déploie de façon efficace [...] il aura mon satisfécit. Et il est en train de le faire en toute loyauté », a ajouté le chef de l'État.
Interrogé sur une possible réforme visant à introduire un poste de vice-président élu, le président a apporté des éclaircissements sur cette proposition. « Quand j’évoquais le poste de vice-président, il était question qu’il soit élu à l’occasion d’une présidentielle dans le cadre d’un ticket entre le président et le vice-président », a-t-il expliqué.
Cette réforme, qui vise à modifier l'architecture institutionnelle du Sénégal, a pour objectif de redistribuer certains pouvoirs présidentiels.
Le président a reconnu que « le pouvoir du président, au Sénégal, telle que la Constitution le répartit entre lui et les autres institutions, est exorbitant ». Cependant, il a indiqué que cette réforme n'était pas une priorité immédiate et que sa mise en œuvre serait envisagée lors des élections de 2029.
Bien que la question du poste de vice-président ait suscité des débats au sein de la classe politique et de la société civile, le président a souligné que le contexte actuel ne justifiait pas une réforme imminente. « Aujourd’hui, cette réforme n’est pas une priorité, puisque le cadre dans lequel il va arriver [le poste de vice-président] va arriver en 2029 », a-t-il précisé.
En mettant cette réforme en attente, le président montre sa volonté de se concentrer sur les priorités immédiates du pays, notamment la mise en œuvre des politiques de développement et la gestion des défis économiques et sociaux.
Cette interview avec Al Jazeera a permis au chef de l'État de clarifier les relations entre lui et son Premier ministre, Ousmane Sonko, tout en réaffirmant son engagement envers une gouvernance efficace et respectueuse des prérogatives constitutionnelles.
En ce qui concerne la réforme du poste de vice-président, bien que la question ait été évoquée, elle ne sera pas abordée avant 2029, permettant ainsi au président de se concentrer sur les enjeux actuels du pays.