À l’approche de la rentrée scolaire ce lundi 7 octobre, le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, se retrouve au cœur d'une polémique persistante concernant le port du voile dans les écoles privées catholiques. Malgré ses efforts pour éviter de s'attarder sur le sujet, chaque intervention semble raviver les tensions. Dans une récente interview accordée à L’Observateur, Guirassy a adopté un ton mesuré, cherchant à apaiser les esprits.
Interrogé sur la relation entre cette controverse et l’arrêté incitant les établissements scolaires à adapter leurs règlements intérieurs aux exigences constitutionnelles, Guirassy a tenu à clarifier sa position.
« L’arrêté est déjà disponible. Dès demain, les Inspections d’académie et les autres services de l’éducation vont le recevoir. Je vais d'abord le partager avec ces acteurs de l’éducation », a-t-il annoncé.
Il a également précisé que ce texte ne comportait rien de fondamentalement nouveau, mais constituait un rappel des dispositions de la Constitution, soulignant l'importance du vivre-ensemble et de l'acceptation des différences.
Le ministre a exprimé son exaspération face à la transformation d'une démarche positive en source de discorde.
« Je ne comprends pas pourquoi certains veulent transformer une démarche positive en quelque chose de négatif. L’objectif de cet arrêté est que les différences soient acceptées, mais que cela ne compromette pas l’activité pédagogique et scolaire », a-t-il insisté.
Selon lui, il est crucial que ces divergences d'opinions n'entravent pas les performances académiques. Cependant, cette question délicate pourrait perturber la rentrée et l'ensemble de l'année scolaire.
En réaction à une déclaration du Premier ministre, Ousmane Sonko, suggérant que l’interdiction du port du voile dans les écoles privées catholiques ne serait plus tolérée, le Conseil national du laïcat (CNL) a rapidement exprimé son mécontentement.
Dr Philippe Abraham Birane Tine, président du CNL, a critiqué cette prise de position, appelant le chef du gouvernement à faire preuve de respect envers l’enseignement privé catholique, fondé sur des valeurs évangéliques. « Les menaces sont inopérantes. L’Église ne connaît pas la peur », a-t-il affirmé avec conviction.
Ce bras de fer entre l’État et les institutions catholiques illustre la complexité de la question du voile dans le milieu scolaire. La capacité de Moustapha Guirassy à désamorcer cette tension sera essentielle pour garantir une rentrée sereine et constructive.