Ndiack Lakh, président du Parti PÉNC et membre de la coalition « Diomaye Président », appelle à une révision en profondeur de l’aide étatique accordée à la presse sénégalaise. Selon lui, depuis 1996, les subventions de l'État, couplées aux amnisties fiscales sous les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, n'ont pas permis aux entreprises de presse de devenir viables sur le plan économique, financier et social. Au lieu de renforcer ces structures, ces aides semblent avoir échoué à répondre aux défis structurels du secteur.
Le président du parti PÉNC insiste sur la nécessité d’une vision stratégique pour l'aide à la presse, qui inclurait un ciblage précis des domaines d’intervention tels que le pluralisme médiatique, la modernisation des entreprises, la formation des journalistes, et l’appui institutionnel.
Il propose que l’aide soit attribuée sur la base de projets innovants et évaluables, mettant en place des contrats de performance avec des indicateurs clairs. Une telle approche garantirait que les fonds publics soutiennent des initiatives porteuses de changement et non les intérêts des élites médiatiques.
Ndiack Lakh souligne également l'importance de repenser le modèle économique des médias, en diversifiant les sources de financement. Il suggère l’intégration de mécanismes tels que des subventions ciblées, des crédits d’impôt, et des taxes additionnelles sur l’achat d’équipements électroniques.
Le recours au crowdfunding ou à l’actionnariat populaire est aussi envisagé comme un moyen de renforcer l’indépendance financière des organes de presse, tout en consolidant leur crédibilité auprès du public.
Pour M. Lakh, la politisation de l'aide à la presse doit être évitée. Il rappelle que cette aide, financée par les contribuables sénégalais, ne doit pas servir d’instrument politique ou d’avantage pour les patrons de presse.
Concernant la question de la dette fiscale, il est catégorique : celle-ci doit être payée intégralement, bien que des facilités de paiement puissent être accordées.
Au-delà des questions économiques, Lakh met en lumière l'enjeu crucial de l'indépendance des médias. Pour lui, la presse sénégalaise, en tant que pilier de la démocratie, doit offrir une information rigoureusement vérifiée, capable de former l'esprit critique des citoyens.
En évitant les conflits d'intérêts et en présentant divers points de vue sans parti pris, les médias peuvent jouer un rôle central dans la restauration de la confiance du public.
Ndiack Lakh appelle à une transformation en profondeur du soutien étatique à la presse, afin de créer un écosystème médiatique indépendant, viable et fidèle à sa mission première : informer de manière impartiale et équilibrée.
Une telle révision serait essentielle pour préserver la presse sénégalaise en tant que patrimoine national, tout en assurant son rôle fondamental dans la construction démocratique du pays.