Triple champion d’Afrique (2019, 2020, 2023) et porte-drapeau du Sénégal lors des JO de Tokyo, Mbagnick Ndiaye va disputer les JO 2024 à Paris. Le colosse, qui concourt en +100 kg, est revenu sur son parcours, sa carrière de judoka et ses objectifs pour ces olympiades parisiennes.
Il mesure deux mètres, pèse 137 kilos et possède une détermination sans faille. Le judoka Mbagnick Ndiaye va porter haut et fier les couleurs du Sénégal lors des Jeux olympiques de Paris qui ont lieu du 26 juillet au 11 août 2024.
Le colosse disputera ses deuxièmes Jeux olympiques. À Tokyo, il avait été le porte-drapeau de la délégation sénégalaise.
Cependant, sa compétition avait tourné court : battu dès le premier tour par le Russe Tamerlan Bashaev, alors numéro 1 de la catégorie +100 kg.
Cette fois, il espère faire beaucoup mieux vendredi 2 août, le jour où il combattra dans le Grand palais éphémère de Paris.
Pour décrocher un ticket pour les JO 2024, Mbagnick Ndiaye doit faire partie des meilleurs judokas d’Afrique dans sa catégorie, les +100 kg. Une étape importante de sa quête passe par l’Open de Dakar, où France 24 l’a suivi en novembre 2023. « Je suis l’homme à abattre », rigole-t-il.
Devant un public acquis à sa cause, le Sénégalais enchaîne les victoires et remporte la finale. De quoi le rapprocher un peu plus de son rêve.
Pour Mbagnick Ndiaye, tout a commencé là : dans le dojo national du Sénégal, haut lieu du judo sénégalais depuis les années 1970.
Le géant sénégalais y a commencé dès l’âge de huit ans. S’il s’entraîne désormais en France, il ne manque jamais une occasion de revenir pour transmettre sa passion aux plus jeunes.
Depuis son passage, le lieu est devenu une filière d’excellence, ambitionnant de former les judokas sénégalais au plus haut niveau. Tout ce qui lui a manqué avant de s’expatrier.
Après sa carrière, Mbagnick Ndiaye se verrait bien revenir au dojo pour aider à développer le judo local : « Je veux revenir un jour au pays pour pouvoir partager mon expérience, faire travailler les plus jeunes et faire rayonner le judo sénégalais partout dans le monde. »
« C’est mon quartier, c’est mon fief. C’est là où je suis né, j’ai fait mes premiers pas ici… » L’émotion est palpable en accompagnant Mbagnick Ndiaye dans les rues de son quartier natal, le Plateau, centre-ville historique de Dakar.
Le grand gaillard y revient avant chaque compétition. Un vrai rituel. « Ce quartier m’a tout donné ! Je représente d’abord ce quartier et ensuite le Sénégal. »
Dans les rues, tout le monde le reconnait et lui souhaite le meilleur pour sa carrière. Les témoignages sont unanimes sur le colosse : c’est un vrai gentil au cœur d’or. Le judoka veut continuer à rendre son quartier fier ainsi que sa famille qui a tant sacrifié pour lui : « C’est ce qui me rend fort, me dire que je suis parti de rien du tout pour en arriver là ! »
À deux mois de monter sur les tatamis du Grand palais éphémère de Paris, Mbagnick Ndiaye était de passage sur le plateau de France 24.
Avec sa qualification désormais assurée, le Sénégalais s’entraîne désormais à l’Insep, près de Paris. Une préparation qui se « déroule bien », assure-t-il : « Je sais ce que [sont les Jeux]. Je sais ce qui m’attend. À moi de travailler en conséquence pour être prêt le Jour J. C’est une chance de s’entraîner avec l’équipe de France tous les jours. »
Mbagnick Ndiaye est serein et espère réaliser son rêve : affronter la légende vivante de sa catégorie, Teddy Riner. « Teddy a été mon idole. C’est qui m’a donné envie de faire du haut niveau », sourit-il. « J’espère le rencontrer en finale. »