L’ancien ministre chargé de la communication de la Présidence, sous le régime de Mack SALL sort de son mutisme, après sa démission quelques semaines avant l’élection du 24 mars dernier. Abdou Latif COULIBALY semble ne pas avoir digéré ce qu’il appelle « un débâcle politique sans précédent dans le pays » de sa coalition Benno Bokk Yakaar.
Dans un entretien avec le journal Le Témoin, l’ancien du groupe Sud Communication est revenu sur les causes latentes et visibles de la déroute de son candidat, Amadou BA, à la Présidentielle.
« Cette débâcle n’est pas le fruit d’un hasard. En tant que collectif politique, nous avons au contraire, par moments et en certaines occasions, volontairement travaillé à rendre inévitable cette débâcle. On notera dans l’autocritique ce qui s’est passé dans la gouvernance des affaires publiques, en particulier, dans les orientations politiques définies, dans le secteur judiciaire et dans celui de la sauvegarde de l’intégrité dans la gestion des deniers publics. On a cru pouvoir nous dispenser dans ces domaines d’une extrême rigueur, sous le prétexte fallacieux, pensait-on, que nous étions des champions en matière de réalisations économiques. Le réveil de nos illusions aura été brutal et fatal. Nous avons manqué de jugement dans notre gouvernance, particulièrement au cours des trois dernières années », a expliqué le journaliste et écrivain.Qui poursuit son diagnostic en indexant particulièrement le comportement de Mack SALL, à quelques semaines de l’élection.
« Il s’y ajoute la qualité de la prise en charge plus que défaillante des intérêts de la candidature portée par Amadou Bâ. A l’arrivée, le comportement global de certains dirigeants de l’Alliance Pour la République (APR), dans leurs localités respectives, ainsi que l’attitude hostile de Macky Sall envers « son candidat », à la fin de la campagne électorale, auront ajouté à l’humiliation subie, pour la transformer en une terrible débâcle politique », déplore-t-il.Selon Abdou Latif COULIBALY, l’ancien Président Mack SALL a clairement soutenu Ousmane SONKO et son candidat.
« Je parle d’humiliation, en considérant l’écart enregistré entre le candidat de Benno et celui de l’opposition, mais en pensant également à la volteface du président de la République qui s’est ostensiblement mis au service du PASTEF », dit-ill dans les colonnes du journal Le Témoin.
Avant de souligner: « Je voudrais dire qu’en effet, depuis la proclamation des résultats du scrutin, j’avais décidé de geler toutes mes activités dans Benno et dans l’APR, en attente d’une initiative politique majeure dans laquelle je pourrai éventuellement continuer mon engagement politique. J’ai été trop blessé par tout ce qui a été fait au nom de notre alliance, selon le bon vouloir de l’intérêt d’un clan, redoutant tant la perte du pouvoir que ses conséquences »