Participera, ne participera pas. Nous voulons parler, bien entendu, de la candidature à la présidentielle de février prochain de celui qui se présente comme le cauchemar du pou- voir en place. Et qui hante les nuits du Chef. L’homme à qui il ne voudrait pour rien au monde passer le pouvoir en avril prochain. Ce serait son plus grand échec. Il souffrirait toute sa vie de cet affront. Plutôt mourir!
D’ailleurs, leur chanson préférée, c’est de dire partout qu’il ne participera pas, autrement dit « Du bokk ». Et c’est dit de façon jouissive. N’étant pas juriste, mais amateur de nos « diongomas » et « driankés » si en chair, Kàccoor ne peut nullement interpréter le verdict rendu hier par la Cour suprême car ça dé- passe ses compétences.
Toujours est-il que c’était une commande politique. C’est fait sans fausse pudibonderie à travers une procédure très accélérée alors que d’autres affaires de diffamation sont dans les labyrinthes de notre justice depuis parfois plus de cinq ans rien qu’entre les tribunaux de première instance et les cours d’appel.
Et là, voilà qu’en mode fast-track ou ascenseur, cette affaire de « diffamation » a déjà bouclé tout le circuit, des juridictions de première instance à la Cour suprême ! Il fallait juger très vite l’empêcheur de conserver le pouvoir, tout faire pour lui ôter toutes prétentions à participer à une élection présidentielle dont il sortirait vainqueur sans aucune surprise. Et malgré l’appel à la raison du Procureur général de la Cour Suprême, le juge a donné son verdict après minuit. Deux heures après l’heure convenue.
Les débats ont dû être houleux. Et à une heure de crime, alors que les honnêtes gens dormaient, il a dit le droit selon les vœux du Chef. Un crime parfait qui privera pendant cinq ans le plus populaire opposant de l’histoire du Sénégal de son droit à participer à une élection présidentielle. L’histoire retiendra que c’est à cause d’une banale affaire de « diffamation » — intentée par un ministre du pouvoir en place ! — qu’un candidat favori à une élection présidentielle a été empêché de se présenter.
L’affaire Prodac reste le plus grand scandale de la Gouvernance du Chef. Mieux, c’est consigné dans un livre écrit par un militant de la société civile. Et encore, le ministre des Finances d’alors et candidat du parti au pouvoir pour la prochaine présidentielle avait eu l’insigne honneur de reconnaitre les malversations dénoncées par l’opposant. Mettant mal à l’aise son collègue qui avait démissionné avant de revenir siéger en Conseil des ministres...
En tout cas, notre glorieuse justice a fait son boulot en condamnant à la peine qu’il fallait — et aussi dans les délais souhaitables — un dangereux prétendant dont l’élimination électorale était une question de vie ou de mort pour les gens du pouvoir en place. Ont-ils réussi leur coup ? La réponse dans 50 jours !
Par KACCOR, Le Témoin