Présidentielle 2024: Karim et le PDS au centre de toutes les convoitises

 

La candidature de Karim Wade a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Il a raison de dire que qu’il participera d’une manière ou d’une autre à l’élection. Parce que justement, le parti de Wade est convoité par les différentes forces. Mais avec qui ? Bés bi a dressé les scenarii possibles.

C’est le jeu des alliances après l’invalidation de la candidature de Wade-fils par le Conseil constitutionnel qui a publié, samedi, la liste définitive des candidats pour la Présidentielle du 25 février. L’électorat du Pds se retrouve ainsi très convoité. Mais qui Karim Wade va-t-il soutenir ? «Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. Je demande à nos militants, nos sympathisants, nos alliés et aux millions de Sénégalais qui me soutiennent de rester mobilisés pour engager à mes côtés le combat contre l’injustice et pour la restauration de l’Etat de droit», a avisé Karim en réaction à la décision des 7 «sages». Ce rejet a entrainé des réactions dont celle de Mamadou Lamine Diallo.

Mamadou Lamine Diallo face au choix du vote utile

Sur X, le leader de Tekki qui fait partie des 20 candidats retenus écrit : «Franchement, il m’est difficile de comprendre l’acharnement de Macky Sall, de Amadou Ba et de Bby contre Me Abdoulaye Wade et sa famille. Karim Wade a fait preuve de courage patriotique en renonçant à sa nationalité française acquise, de façon involontaire, à sa naissance, de par sa mère. La lutte pour le renforcement de l’État de droit se poursuit».

Cette posture du député du groupe parlementaire «Liberté et changement», membre de la coalition Wallu Sénégal, pourrait être interprétée comme étant une façon de faire les yeux doux au Pds. Certains avaient estimé que Mamadou Lamine Diallo serait le plan B en cas de non-participation de Karim. Difficile à croire si l’on se fie d’abord à ses positions souvent défavorables au Pds et alignées plutôt sur celles de Yewwi à l’Assemblée nationale. Mais aussi, le parti de Wade prendrait-il le risque de miser sur un cheval loin des favoris ? Karim jouera sans doute la carte du vote-utile.

Avec Idy, les comptes ne sont toujours pas réglés

Avec Idrissa Seck, c’est presque l’impossible soutien. Wade et Karim n’ont pas fini de régler leurs comptes avec le leader de Rewmi qui, lui non plus, ne rate pas l’occasion pour tirer sur le père et le fils. En mai dernier, l’ancien maire de Thiès, qui avait quitté Macky Sall, avait déclaré : 

«J’ai eu la naïveté de croire que j’étais le fils. (…) Ce qu’il a fait c’était de la fumisterie ! Ce qu’il m’a fait, il ne l’au- rait pas fait à Karim Wade. Donc, j’ai réalisé que ce n’était pas mon père… Je suis d’accord pour la réunification de la famille, mais sans Wade et Karim. Ils sont disqualifiés tous les deux.» C’est clair. Parce qu’aussi, en 2019, les Wade lui avaient joué un sale coup en le mettant sur la liste de ceux qui ne bénéficieraient pas de la consigne de vote. C’était ni lui, ni Madické Niang, encore moins Macky Sall. Mais ce dernier a profité de ce «ni…ni» puisqu’il a été réélu dès le premier tour.

Comment soutenir un «spécialiste des coups bas» ?

La petite phrase est encore toute fraiche : «Spécialiste des coups bas». Ainsi a qualifié Karim Wade le candidat de Benno bokk yaakaar qu’il accuse d’être derrière la réclamation de TAS pour le faire éliminer de la course. Ce serait, sous ce rapport, surprenant qu’il s’allie avec Amadou Ba. Et soutenir ce dernier, c’est aussi soutenir Macky Sall. Mais en politique, tout est question d’opportunité et d’intérêt. Les retrouvailles libérales auraient été plus pertinentes si c’était encore Macky Sall qui était le candidat, même si beaucoup de proches de Wade ont rejoint Bby. Et puis, le pouvoir ne semble plus avoir «un moyen de chantage» contre le Pds puisque le paiement de l’amende de 138 milliards semble réglé par le code électoral.

Deux K qui peuvent se rapprocher

Une alliance entre un socialiste comme Khalifa Sall et un libéral comme Karim Wade ne serait pas contre-nature. C’est du déjà-vu. Macky Sall a gagné et gouverné avec le Ps, l’Afp et d’autres partis de la gauche traditionnelle. C’est aussi deux K qui avaient le même destin en 2019 pour avoir été éliminés de la Présidentielle et pour avoir été rétablis en même temps. Attention à un tel scénario qui pourrait faire mal et se dresser comme une 3e force face au candidat de Benno et celui de Sonko ! 

Attention à la carte Habib Sy pour Sonko

Il est vrai que l’inter-coalition Yewwi-Wallu aux dernières Législatives était plus un réalisme politique qu’une convergence de vues sur un programme parlementaire. Et à l’épreuve, la presque cohabitation imposée à Benno n’a pu résister aux intérêts des composantes de l’inter-coalition. La participation au dialogue aussi avait provoqué deux camps : celui des candidats rétablis et celui des non participants. Mais le Pds a conservé sa «prudence» dans les attaques contre Sonko et Cie plus que Taxawu Sénégal avec les sorties de Bathélémy Dias ou encore Abba Mbaye. Et encore, il y a Habib Sy, un des candidats de Sonko, un ancien proche de Wade à qui l’on prête un «don d’habileté» dans les négociations. Et le scénario d’une alliance entre le Pds et le ou les candidats de Sonko ne peut être écarté.

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