Dans un entretien avec Sunu Afrik Radio, basée aux États-Unis, Aly Ngouille Ndiaye a apporté sa version des faits. L’ancien ministre de l’Agriculture s'est d'abord indigné face à cette manière de faire.
«Si c’est le pouvoir qui instrumentalise cette affaire pour m’atteindre- je n’en ai aucune preuve-, j’estime que c’est regrettable. La méthode n’est pas élégante. Chacun doit pouvoir prendre sa route sans que l’on cherche à sortir des cafards contre lui. J’aurais pu adopter la même démarche, parce que j’en sais des choses. Mais je ne le ferai pas. Ce serait contraire à mon éducation.»
Le maire de Linguère a ensuite levé un coin du voile sur la raison de sa convocation par la justice polonaise.
«Quand j’étais ministre des Mines, on avait conclu une convention avec une entreprise publique polonaise pour de l’exploration de mines de phosphates, rembobine-t-il. Après avoir investi beaucoup d’argent sans trouver de phosphates, les dirigeants de l’entreprise avaient manifestement estimé que les fonds injectés ont été dilapidés. C’est ainsi que l’affaire a fait l’objet d’une plainte.»
Dans sa plainte, poursuit Aly Ngouille Ndiaye, «le directeur de l’entreprise publique a déclaré que des Sénégalais auraient joué un rôle douteux» dans le cadre de la procédure d’obtention de son permis d’exploration.
«Il a affirmé aussi que j’aurais fait une recommandation illégale et que des agents de l’administration sénégalaise auraient reçu des pots de vin. C’est ainsi que la justice polonaise a écrit au Sénégal, par le biais de notre ambassade en Pologne, pour demander à pouvoir m’entendre en qualité de témoin.»