Cheikh Bouh Kounta jouissait d'une grande influence religieuse qui s'étendait, d'abord, à ses disciples directs, dont on ne peut évaluer le nombre. On compte des femmes et des enfants qui suivaient naturellement le marabout.
Cette influence s'étendait, quoique bien atténuée, à tous les islamisés du bas Sénégal qui, sans être parfois de son obédience mystique, s'accordaient à reconnaître que le «Cheikhou Ndiassane» était un homme de bien et un saint musulman choisi par Dieu comme pasteur d'âmes.
L'influence de Cheikh Bouh Kounta était répandue dans toute la Sénégambie, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, la Côte d'Ivoire, etc., et s'étendait aux peuples les plus divers.
Les Wolofs, par exemple, n’en constituaient qu'une partie. Les peuplades socés de la Gambie et de la Casamance, les Sarakholés du Haut Sénégal et nombre de Bambaras islamisés du Soudan (Mali) constituaient le gros de ses talibés.
Il avait, en outre, accueilli dans son village à Ndiassane, à l'ombre de sa Zawya, quelques Maures, Mossis, Haoussas, etc. Le cheikh ne s'est pas contenté de donner un enseignement spirituel.
Il a, également, défini et organisé un cadre propice à l'épanouissement de ses talibés. A l'image de ses ascendants, Bouh Kounta était un érudit de l'islam, un grand homme de Dieu, un grand «waliyou» débordant de connaissances.
Comme ses pères et ses grands-parents, il faisait connaître la religion musulmane et ramener à l'islam un nombre considérable d'adeptes. Conformément à la philosophie du Prophète Mohammad (PSL) qui a imposé à tous les musulmans, à la communauté toute entière le devoir de propager la vérité, convertir les infidèles.
Les musulmans désignent ce prosélytisme par le mot «dawa» qui signifie littéralement appel, incitation, invitation à la foi islamique.
Cheikh Bouh Kounta, un «waliyou» très cultivé, était ouvert à tous. C'est ainsi sans bouger de Ndiassane qu'il se révélait à travers de très longues distances, à des animistes bambaras, mossis, etc.