Ce jeudi, Mamadi Doumbouya, le président de la Transition en Guinée, s’est exprimé sur la tribune de l'Onu, à l'occasion de l'Assemblée générale des nations unies. Putschiste, l’homme fort de la Guinée s’est exprimé sur la vague de réprobations de «l’épidémie de coups d’Etat» en Afrique.
«C’est tout le monde qui condamne et sanctionne ces coups d'Etat, pratiques que l’on croyait révolue et à juste titre», a déclaré Mamady Doumbouya au pupitre des nations unies, ce jeudi. Mais, le putschiste de la guinée estime que la communauté internationale doit aussi avoir «l’honnêteté et la correction» de ne pas se contenter de dénoncer les seules conséquences. Elle doit aussi s’intéresser aux causes des putschs, dit-il.
Car, clame le successeur de Alpha Condé, «les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, ce sont aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui manipulent la constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir».
Pis, Mamady Doumbouya estime que cette épidémie de putschs est due «aux promesses non tenues, l’endormissement du peuple, le tripatouillage des constitutions par les dirigeants qui ont pour seul souci de se maintenir au pouvoir au détriment du bien-être collectif.»
Le président militaire qui appelle la Cedeao à «cesser de se mêler de la politique et de privilégier le dialogue», a aussi fait état de pressions qu’il subit. Elles semblent venir des dirigeants de pays occidentaux.
«Je dois confesser que tout ce à quoi je fais face dépasse l’imagination. Ce sont les mêmes, qui confessent la démocratie, la transparence, dénoncent la mauvaise gouvernance et la corruption, dictent leurs règles, qui, en Off, très discrètement, et sournoisement, redoublent de pression pour nous faire céder notre patrimoine dans des contrats léonins», dit-il.
Doumbouya soulignera, à l’endroit des occidentaux, que l’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui lui a été imposé. Un modèle qui, dit-il, est certes bon et efficace pour l’occident, mais qui a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité africaine, à nos coutumes, à notre environnement.
«La greffe n’a pas pris», dit-il. Il a en a profité pour inviter l'occident à cesser de catégoriser les pays ou dirigeants africains.
«Nos mettre sous la coupe de telle ou telle puissance est une insulte, du mépris, du racisme vis-à-vis d’un continent», clame l'homme fort de la Guinée. Ci-dessous son discours intégral.