A. Mbodji ne soupçonnait sans doute pas qu’en remettant son téléphone à S. Diop pour des réglages, elle allait se retrouver prise au piège d’un chantage sexuel. Ce dernier a profité d’un moment d’inattention de la dame pour accéder à la galerie de son appareil et transférer dans le sien, via Airdrop, ses photos et vidéos intimes.
A. K. Diop entre en scène. Emprunte à A. Mbodji son téléphone et y installe un compte WhatsApp. S. Diop revient à la manœuvre. Contacte la victime via ce compte. Lui apprend qu’il détient des images compromettantes d’elle et menace de les partager dans un groupe WhatsApp si elle ne lui verse pas 120 000 francs CFA. Il souligne à l’attention de sa victime que le groupe de discussions en question sera nommé «Lomotif Noflaye» et que les parents et amis y seront membres.
A. Mbodji joue le jeu. Elle fait semblant de chercher les fonds réclamés. Entretemps, elle alerte la Division spéciale de cybersécurité (DSC) en portant plainte contre le maître-chanteur et son complice.
Les investigations des policiers spécialisés s’avèrent payantes. Elles permettent d’identifier le numéro à partir duquel la menace a été proférée. Celui-ci a permis d’ouvrir un compte Wave dont le titulaire est S. Diop.
Ce dernier est convoqué en premier. Il reconnaît les faits tels que décrits par l’enquête de la DSC dont Seneweb a pris connaissance. Il confie aux enquêteurs que A. K. Diop est son complice. Lequel acquiesce, en insistant que c’est S. Diop qui a eu l’idée du plan funeste.
Les deux mis en cause ont été déférés au parquet ce vendredi. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, collecte illicite et diffusion de données à caractère personnel, extorsion de fonds et/ou complicité.