Assises de la presse: "nous vivons dans une précarité totale" (jeunes reporters)

 

Les journalistes ont assisté en masse au lancement des « Assises Nationales des Médias », ce jeudi 24 août à la Maison de la presse Babacar Touré. Un événement, représente une lueur d'espoir pour les jeunes reporters, car ils pourront aborder les défis persistants qui gangrènent la profession journalistique.

Absa Hane, porte-parole des professionnels des médias, a exposé sans réserve les difficultés auxquelles font face les acteurs de l'information, tout en lançant un appel pressant aux autorités pour un soutien substantiel.

« Nous sommes souriants, joviales, nous transmettons la joie de vivre et l’information mais pour la majorité d’entre nous, nous vivons dans une précarité totale. Et oui, les apparences sont souvent trompeuses. Notre professionnalisme et notre dignité ne nous permettent pas de nous plaindre en permanence mais nous ne récoltons pratiquement rien des graines que nous semons. », a-t-elle déploré.

Poursuivant, celle-ci a souligné l'une des préoccupations majeures dans le métier : la précarité des reporters. 

« Dans certaines rédactions, pas toutes bien heureusement, les jeunes reporters sont soumis à des stages interminables, nous ne bénéficions ni de prime de transport, ni d’indemnités pour l’alimentation, un salaire n’en parlons même pas. Et ceux d’entre nous qui en perçoivent sont sous payés par rapport aux immenses tâches que nous faisons quotidiennement ». 

Absa Hane a défendu avec conviction la passion qui anime bon nombre de jeunes professionnels malgré ces conditions difficiles. 

« « Certains se disent certainement mais pourquoi ces jeunes acceptent de travailler dans de pareilles conditions ? » « Pourquoi ne démissionnent-ils pas ? ». 

A notre décharge, poursuit-elle, nous « sommes passionnés par notre métier. N'empêche, nous réclamons depuis plusieurs années l’amélioration de la condition des jeunes reporters, cameraman et techniciens des médias et le respect de la loi et des conventions collectives mais il nous manque des soutiens dans cette lutte », a-t-elle affirmé.

Les jeunes professionnels des médias aspirent à un changement radical dans le contenu journalistique également. Ainsi, un appel a été lancé aux patrons de presse et à l'État pour améliorer les conditions de travail et le soutien financier des jeunes reporters.

« Il nous est souvent reproché de ne faire que des comptes-rendus, des sujets aériens qui ne vont pas en profondeur, qui ne crèvent pas l’abcès. Nous sollicitons ainsi que les patrons de presse, mettent des moyens de productions conséquents à notre disposition afin que nous puissions faire des sujets un peu plus fouillés dans toutes les régions du Sénégal, car le pays dispose d’une diversité qui nous offrent des sujets riches mais malheureusement inexplorés ou presque », a lancé le porte-parole des jeunes reporters.

Les Assises Nationales des Médias sont ainsi une étape cruciale vers la transformation de la profession et l'établissement d'une presse plus solide et plus indépendante économiquement.

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