Lors de son discours face à la Nation, le président Macky Sall a annoncé qu’il ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle, précisant tout de même que la Constitution le lui permettait. Une décision qui fait plusieurs heureux au sein de l’opposition, qui avait fait de ce possible 3e mandat une de leurs batailles majeures. Cependant, cette décision laisse d’autres comme de grands perdants. C’est le cas des nombreux leaders de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), obligés d’être dans l’ombre de Macky Sall et de « sa décision », alors que certains auraient certainement dû être pistonnés pour mieux se positionner.
« Une présidentielle, ça ne se prépare pas en un an ». Cette assertion, nous l’avons souvent entendus. Aujourd’hui, elle va résonner dans la tête de certains cadres de l’Apr et de BBY.
En effet, à seulement 6 mois de la Présidentielle, il sera difficile, voire impossible, pour un cadre de BBY de se rendre présidentiable. Depuis sa nomination en 2019, Macky Sall aurait dû y penser et préparer sa succession chez ses hommes. Mais le président Sall a fait le contraire de ce qu’il aurait dû faire.
Sa première décision, suite à son élection en 2019, a été de supprimer le poste de Premier ministre, poste naturel de Numéro 2 du gouvernement.
Les autres ministres qui prenaient du galon, (Aly Ngouille Ndiaye, Mimi Touré, Amadou Ba…) ont tous ensuite sauté, lors d’un remaniement.
Ce qui, naturellement, a faire croire à une tentative du président de se rendre indispensable et de briguer un troisième mandat. Mais pendant tout ce temps, ce qui aurait été le plus utile pour ses hommes, est de partager le pouvoir et de les rendre de plus en plus crédibles aux yeux des Sénégalais. Et sa décision tardive d’annoncer qu’il ne sera pas candidat ne va pas les aider.
Aujourd’hui, Benno Bokk Yakaar n’aura que quelques mois pour pistonner un candidat capable d’aller batailler avec l’opposition sénégalaise qui, elle, a commencé à préparer ces élections depuis au moins 3 ans.
Pire encore, la majorité des membres de BBY avait déjà annoncé que Macky Sall sera son candidat à la Présidentielle. En choisir un après cette décision du chef de l’Etat ressemblera à un choix par défaut, à défaut d’avoir mieux.
Un message qui pourrait être désavantageux. A l’inverse, si le président avait tout calculé, Benno aurait déjà eu 2 ou 3 figures majeures capables de rivaliser avec Macky Sall.