On ne dialogue pas avec quelqu’un en ayant le couteau derrière le dos”. C’est la position du coordonnateur de la plateforme Avenir Senegaal bi ñu bëgg. Invité du Jdd, Dr Cheikh Tidiane Dièye estime qu’on “ne dialogue qu’après avoir apaisé, posé des actes qui réconfortent et qui soulagent.”
Ce qui est loin d’être le cas, affirme-t-il : "Depuis des mois voire même des années, il (Macky Sall) n’a posé aucun acte en direction de l’opposition qui soit de nature à nous apaiser et à nous rassurer pour qu’on ait confiance en lui."
Au contraire, soutient-il : "Il y a eu des dialogues ces dernières années, il y en a encore. Mais, les dialogues précédents n’ont accouché que de souris. Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Le dernier n’a servi qu’à accréditer les lignes politiques ficelées d’avance. On a le sentiment que le dialogue en cours va servir à faire passer une certaine pilule aux yeux de l’opinion pour se donner les atours d’un processus démocratique et d’une ouverture au débat. Ce n’est pas le cas."
C’est dans ce sens qu’il a regretté la participation de membres de Yewwi Askan Wi et de la plateforme F24, à l’instar de Khalifa Sall au dit dialogue lancé le 31 mai dernier et dont les neuf commissions mises en place ont démarré leurs travaux vendredi 9 juin.
Il défend : "Ce n’est pas interdit, mais simplement l’éthique et la morale voudraient que lorsqu’on est dans un groupe et qu’un des membres de ce groupe Ousmane Sonko en l’occurrence est pourchassé, agressé de la manière dont c’est le cas, un membre de ce groupe devrait se garder d’aller dans le camp de l’oppresseur pour fricoter, discuter de je ne sais quoi pour demain déboucher sur des consensus qui, justement, se feront sur le dos de l’ami. Donc, on est amis ou on n’est pas amis".