Me Amadou Sall, ancien ministre sénégalais de la Justice (2009-2010), et membre du secrétariat exécutif de la coalition présidentielle Benno Book Yaakar (BBY), s’est entretenu avec France 24, depuis Dakar. Il a déclaré ne "pas voire où se trouve le complot" contre Ousmane Sonko, le principal opposant au pouvoir dirigé par le président Macky Sall. L’opposant, plusieurs fois convoqué par la justice, s’est dit en effet victime d’une vendetta politique. Mais Ousmane Sonko "ne peut s’en prendre qu’à lui-même", a renchéri Amadou Sall.
"Dites-moi où est le complot [contre Ousmane Sonko] ? ", s’est interrogé Me Amadou Sall, ancien ministre sénégalais de la Justice sur France 24, depuis la capitale sénégalaise.
Le 30 mars dernier, Ousmane Sonko a été condamné à deux mois de prison avec sursis dans un procès en diffamation intenté par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
Cet opposant à Macky Sall est également aux prises avec la justice sur fond d’accusations de viol par Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté qu’il fréquentait.
"Ousmane Sonko a manqué de discernement", a jugé Amadou Sall, et son cas est "différent" de celui de Karim Wade. Amadou Sall a été l’avocat de Karim Wade, jugé pour enrichissement illicite en 2015, et avait alors dénoncé un procès politique, visant à éliminer un rival potentiel.
La présidentielle de 2024 en ligne de mire
Karim Wade et Khalifa Sall, ancien maire de Dakar (2009-2018), sont tous deux exclus du jeu politique du fait des condamnations dont ils font l’objet.
Si elle était adoptée par le Parlement, une loi d’amnistie pourrait toutefois leur permettre de candidater à l’élection présidentielle de février 2024.
Amadou Sall s’y est dit favorable à "titre personnel", précisant qu’il incombait au président de la République et à sa majorité de valider ou non leurs candidatures.
L’ancien ministre de la Justice a, en outre, répété que le président Macky Sall "peut" briguer un troisième mandat, estimant qu’il s’agit "d’une question politique", qui "appartient à Macky Sall".