Après avoir dirigé la prière de la korité, l’imam de la Grande Mosquée de Dakar, Alioune Moussa Samb, a formulé un virulent sermon aux allures de réquisitoire de feu contre les participants aux manifestations qui ont secoué le pays ces derniers mois.
«Tous ceux qui mourront durant ces manifestations insignifiantes iront en enfer. Ce qu’ils font n’a rien à voir avec le jihad islamique», s’emporte-t-il depuis son minbar dans des propos rapportés par Les Échos.
Le religieux tient les parents des manifestants pour responsables des actes de leurs enfants. Il affirme que ces derniers répondront devant Dieu de ce «n’importe quoi».
Alioune Moussa Samb a embrayé en tançant Ousmane Sonko. Sans le nommer. Il suggère : «Tous ceux qui veulent accéder au pouvoir avec tout ce tintamarre ne sont pas dignes de confiance. Une fois élus, ils vont se détourner des préoccupations du peuple au profit de leurs intérêts égoïstes. Ne donnez le pouvoir qu’à un homme digne de confiance que vous aurez identifié.»
En verve, l’imam ajoute : «Si vous le confiez (le pouvoir) à quelqu’un qui ne sait pas faire la part des choses, c’est comme un serpent qui se mord la queue. Il ne suffit pas d’être à l’école pour prétendre diriger un État. Un intellectuel doit pouvoir faire la part des choses et s’imposer des limites à ne pas franchir. Lorsqu’une personne n’a pas de retenue, il est semblable à un animal.»