Jeudi 23 mars, Nadège Chouat, numéro 2 de la cellule Afrique de l’Elysée, a profité d’une mission à Dakar pour rencontrer Ousmane Sonko. Ils ont eu une discussion de près de deux heures durant laquelle le candidat à la prochaine élection présidentielle de 2024, a « dénoncé des relations asymétriques » entre la France et le Sénégal. Alors qu'il « veut les rendre plus symétriques ».
Dans un entretien accordé à L’Observateur, Robert Bourgi, ancien avocat et conseiller politique, dénonce « une atteinte grave à la souveraineté de État sénégalais».
Il dit : « Voilà enfin qu’au milieu des graves crises sociales qui secouent la France, il décide de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un État souverain et indépendant. »
Il poursuit : « Le Sénégal connaît (aussi) une situation de crise dont le moteur est le leader de l’opposition, Ousmane Sonko. Il est sujet à de nouveaux problèmes judiciaires d’ordre politique et personnel. Une sérieuse et gravissime question se pose depuis quelques jours. On a appris que le Président français a envoyé une proche collaboratrice rencontrer Sonko à Dakar. Au nom de quoi le Président Macron le fait-il ? En vertu de quelle règle ? C’est la une atteinte grave à la souveraineté de l’État sénégalais. Que dirait le Président Macron s’il apprenait que des émissaires du Président Macky Sall, au pis fort des émeutes, avaient rencontré sur le sol français des leaders des gilets jaunes ou chefs des syndicats opposés au régime des retraites voulu par le Président français. »
Avant de conclure : « Je vais vous faire une confidence. Au début de l’année 2022, le Président Macky Sall a été saisi d’une demande de Valérie Pecresse, candidate des Républicains, à venir au Sénégal, à le rencontrer et à rencontrer la population française. Le Président Macky Sall a rejeté cette demande, car m’a-t-il dit, je n’ai pas à m’immiscer dans les affaires de la France surtout en période électorale et de plus, ce serait inamical vis-à-vis d’Emmanuel Macron que j’apprécie beaucoup et que j’affectionne ».