Ça circule devant l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les car rapide, Ndiaga Ndiaye et bus Tata se relaient au niveau du rond-point. Des passagers descendent à l’arrêt, d’autres montent. La tranquillité n’est qu’apparente. Yewwi Askan Wi (Yaw) maintient sa marche du 29 mars malgré l’arrêté d’interdiction du préfet de Dakar, Mor Talla Tine.
Trouvée assise sur un seau, cette technicienne de surface, qui a requis l’anonymat, n’a qu’une hâte, que sa ligne de bus arrive pour qu’elle puisse décamper des lieux au plus vite.
"Je quitte chez moi à 05 heures du matin. Il arrive que je reste au travail jusqu’à 16 heures. Mais aujourd’hui, ce n’est pas possible. J’ai eu la permission de quitter plus tôt. Je travaille au Point E", nous confie-t-elle, à 09 heures passées.
Plus tôt, un taximan stoppé à la Sicap Liberté 2 a observé une pause avant de confirmer la course. “Vous allez vers où à l’Université ? Est-ce que c’est sûr ? J’ai entendu Sonko dire aux gens de venir en masse à la marche”, a-t-il fait remarquer avant de nous laisser embarquer.
Une boutique multiservice située juste en face de l’Université a préféré baisser rideau.
“C’est en raison de la marche”, nous confirme le gardien. A côté, un magasin proposant du matériel informatique est bien ouvert. Demba Gueye, qui a reçu l’autorisation du gérant avant de nous parler, met en avant le contexte lié au ramadan. “On connait comment les choses marchent au Sénégal surtout qu’on est en plein mois de ramadan”, justifie-t-il.
En robe aux couleurs vives, cette jeune dame marche d’un pas pressé. “Je travaille dans les environs mais je n’ai pas l’esprit tranquille. Loin de là. Heureusement que depuis le début du ramadan, on descend à 14 heures. Croyez-moi, je ne vais pas m’éterniser ici pour regagner mon domicile.”
Devant leurs étals, plusieurs vendeurs restent sur le qui-vive. C’est le cas de Palla Diagne qui propose des écouteurs, des montres, entre autres articles. “Je suis sur place à 06 heures d’habitude. Je rentre à 19 heures. Je compte rester jusqu’à cette heure si tout se passe normalement”, dit-il.
Rassurant ou pas ? Un lourd dispositif policier encercle les lieux.