Il est unanimement admis, dans l’imaginaire de nombreux citoyens, pour développer le Sénégal il faut l’extirper du pouvoir de la main des politiciens. Le retard du Sénégal dans le concert des nations en voie de développement est fortement lié à la politisation de l’ensemble des secteurs publics. Chose que plusieurs sénégalais déplorent vu de la technicité ou même de la complexité du secteur public à gérer.
Le secteur de l’économie requiert plus notre attention car, considérant comme le secteur le plus névralgique parce que c’est celui qui permet à l’État d’avoir des ressources financières pour faire fonctionner les institutions.
L’état de santé de notre économique est délétère voire même pernicieux. Ce phénomène est le résultat d’une mauvaise politique économique que nos dirigeants ont entrepris jusqu’ici.
En vertu l’article 42 de la constitution, il a été confié au Président de la République et son gouvernement de conduire l’ensemble de la politique de la nation avec tout ce qu’elle implique dans l’ordre interne et dans l’ordre international.
Dans ce même ordre idée, la constitution elle-même, en ses articles 44 et 45, attribue au Président de la République le pouvoir de nomination à tous les emplois civils et militaires. Autrement, il dispose d’un pouvoir discrétionnaire en matière de nomination.
De ce fait, selon ses convenances, il peut nommer une personne qui ne connait absolument rien du secteur de l’économie sans avoir le diplôme de gestion en économie ni d’être un acteur de l’économie (Chef d’entreprise).
On constate, ceux qui sont à la tête des ministères qui touchent l’économie, sont parfois poussés à des pressions insoutenables de descendre sur terrain politique pour battre compagne sous peine de perdre leurs postes.
La politisation du secteur de l’économie a pour conséquence de créer des conflits d’intérêts et de rendre moins efficace et inopportune la décision des politiques en matière économique eu égard aux enjeux politique.
On peut prendre l’exemple des marchés publics, les politiques privilégient les entreprises nationales et internationales dans les appels d’offres dont ils ont des intérêts politiques et laisser de côté l’expertise, savoir-faire et patriotisme économique. Cet état de fait constitue une entrave au principe de la libre concurrence et rend notre administration moins performante.
Au regard de toutes ces considérations, il est éminemment urgent que le patronat sénégalais ait un véritable candidat à l’élection présidentielle de 2024 pour engager de véritables réformes de l’économie pour que les questions liées au patriotisme économique, la préférence nationale, le contenu local, l’entreprenariat et l’emploi des jeunes soient une réalité dans la vie des Sénégalais et un moteur de croissance économique.
Abdoulaye Sylla d’Ecotra et Babacar Ngom Sedima pourraient être les candidats idéals pour porter le combat des milliers d’entrepreneurs qui nourrirent d’un espoir que l’avenir radieux de l’économie sénégalaise ne peut être construite que par les sénégalais.
Sur ce postulat, seule la volonté politique suffit pour que notre économie soit une économie des sénégalais d’abord et ensuite une économie des autres.
C’est dans sillage que le Président Abdoulaye Sylla et ses paires ont mis en place un Club dénommé « C50% PN » pour que la moitié de la commande publique soit attribuée au secteur privé national.
Ce n’est pas fortuit lorsque nous citons ces deux personnalités les plus emblématiques de notre économie car, ils ont montré leur preuve dans leurs domaines respectifs : ECOTRA, première entreprise BTP du Sénégal et SEDIMA première entreprise du secteur de la volaille.
Ce sont des champions de l’économie sénégalaise et ils ont un devoir moral de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) à devenir des champions comme eux.
Toutefois, un champion de l’économie ne se décrète pas, c’est un long processus de création que l’État doit accompagner et soutenir pour l’intérêt du Sénégal.
L’engagement politique devient alors la condition sine qua none avant que notre économie soit mondialisée, continentalisée ou régionalisée, soit d’abord sénégalisée.
KHADIM NGOM,
CONSULTANT JURIDIQUE.