En marge de l’ouverture du septième congrès de l’Association internationale de la presse sportive / zone Afrique qui se tient à Dakar du 23 au 25 février, le coach des Lions du football, Aliou Cissé, a animé un panel sur “l’utilisation de l’expertise locale au sein des équipes nationales”. Il en a profité pour parler de son avenir en sélection.
“Il est important, pour entraîner une équipe nationale, de connaître les réalités du pays. Me concernant, j’y ai un peu contribué en étant capitaine, en ayant une carrière professionnelle avant de travailler à la Direction technique nationale. L’expertise locale, c’est Walid Redragui (coach Maroc), Florent Ibengué (ex coach RDC), moi… C’est d’autres entraineurs qui sont en train de faire de très bonnes choses. Il y a une réelle volonté des États, des Fédérations de miser sur l’expertise locale. Cela rime avec des résultats. Car s’il n’y avait pas deux équipes en huitièmes de finale du Mondial 2022, on aurait tiré sur l’expertise locale. Cela a forcé les autres à faire pareil. Pour vous dire que nous demandons qu’à être valorisés comme c’est le cas pour les entraîneurs étrangers. Notre combat, un combat de légitimité, c’est de montrer que nous sommes capables d’entrainer nos équipes nationales et de gagner. J’ai un président qui croit en l’expertise locale, c’est Augustin Senghor. Trois des quatre entraîneurs sous son magistère sont des locaux : Amara Traoré, feu Joseph Koto et moi. Il a osé le faire. Je suis loin d’être dans la discrimination parce que le football, c’est la compétence. Nous aimerions aussi voir des entraîneurs africains s’exercer en Europe, au Real Madrid, à Manchester United. Il fait réclamer cette réciprocité. Pour ce qui est de la masse salariale, au Mondial 2018, j’étais un smicard par rapport aux autres sélectionneurs. Ceci dit, la masse salariale est moins importante.”Des champions du CHAN à la prochaine liste
“Il n’y a aucun problème. Il n’y a qu’une seule équipe nationale et elle est ouverte à tous les footballeurs du Sénégal. Il n’y a pas de distinction entre U17 ou U20, c’est le niveau qui compte. Pareil pour le championnat. Je viens de sortir de la Coupe du monde et, croyez-moi, le niveau, c’est autre chose. Mais notre objectif, aujourd’hui, et j’œuvre sur cela, c’est de pousser nos clubs traditionnels, nos centres de formation, à former des joueurs et surtout de pouvoir les amener dans des clubs où ils pourront avoir le niveau de jouer ces Coupes du monde. Parce que le niveau de la Coupe du monde ne se joue pas tous les quatre ans mais tous les 15 jours et toutes les semaines à travers la Champions League et l’Europa League. Mon rêve, cela a été le cas il y a quelques années, quand les footballeurs sénégalais quittaient ici, ils allaient dans des clubs formateurs comme Saint Étienne, Monaco, Sochaux, Lille. Il est important aussi que nos joueurs, nos centres de formations arrivent à former des joueurs qui ont le niveau de ces championnats majeurs. Cela me fait mal de voir certains sortir et aller dans des championnats et qui, au fur et à mesure, vont disparaitre.”Une envie intacte
“Oui je veux continuer. Beaucoup de gens pensent que je suis usé, fatigué. Mon envie est intacte. Nous avons quatre matchs pour nous qualifier même si nous avons gagné nos deux premiers matchs. L’objectif, c’est de qualifier cette équipe à la prochaine coupe d’Afrique et ce n’est pas encore fait. Le tout, c’est de nous concentrer, surtout en ces temps difficiles où nos joueurs manquent beaucoup de temps de jeu. Ces derniers temps, je vois qu’ils reprennent un petit peu du poil de la bête en ayant du temps de jeu. C’est essayer de constituer une équipe équilibrée, durant ces deux journées du 24 et 28 mars contre le Mozambique, que nous puissions gagner et nous qualifier définitivement.”