Partira, partira pas. Mansour Faye pèse lourd pour le Président et son image. Et les confidences de proches et responsables du parti le corroborent. De la gestion du Covid aux accidents récurrents, en passant par la tension avec les transporteurs…, le ministre et beau-frère du Président a fini d’installer une gêne au sein du pouvoir.
Mansour Faye va-t-il survivre de ce nouvel accident à hauteur de Sakal ayant fait 22 morts ? Il a survécu, en tout cas, à d’autres situations pour le moins rocambolesques et intenables.
C’est le cas de la gestion de l’acquisition du riz en plein covid et, récemment du rapport du rapport de la Cour des comptes qui réclame des poursuites judiciaires contre son Dage. Il n’est peut-être pas le responsable direct de l’accident meurtrier de Sikilo et ses 42 morts finalement. Mais le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement est un cas qui ne laisse pas indifférent.
La comparaison a été faite avec Diouf Sarr d’ailleurs qui a perdu son poste après la mort des 11 bébés au service de néonatalogie de l’hôpital de Tivaouane. Et il faut souligner que c’est aussi, au-delà du drame, la pression des agents de la santé et leur détermination à faire desserrer l’étau autour de leurs camarades mis en cause pour négligences médicales qui ont rendu inéluctable le départ du ministre de la Santé. L’on a encore relativisé sa « partition » dans la tragédie de Sikilo. Beaucoup étaient convaincus qu’il était en sursis.
La grève illimitée et la hausse des tarifs annoncées augurent un bras de fer à l’issue duquel le pouvoir pourrait laisser des plumes. Dans son communiqué du dimanche 15 janvier, Mansour Faye a mis en garde l’Aftu contre toute hausse « unilatérale » des prix qui serait une « infraction » parce que contraire à la réglementation. Les propriétaires des bus Tata ont fini par renoncer à cette hausse après une réunion, hier, avec le Cetud. Mais parviendra-t-il à s’entendre avec Gora Khouma, Alassane Ndoye et autres ?
Mansour Faye, un « boulet » pour le Pouvoir
Une source tapie dans les arcanes du Pouvoir semble agacée, mais se veut modérée : « ça ne peut plus continuer. C’est lui qui devrait mettre à l’aise le Président. Nous comprenons que ce n’est pas facile à prendre comme décision pour le chef de l’Etat. Il y a sans doute d’autres paramètres que nous ignorons, mais il (Mansour Faye) devient un boulet pour le Président et pour nous tous. » En réalité, il se susurre que mêmes les officines de la communication du gouvernement semblent dépassées par l’image du ministre.
« On a beau faire de la com’, tenter d’éteindre les feux, mais son seul visage sur les écrans et sur les lieux démolit toutes les stratégies, enterre tous les efforts. C’est une réalité », soupire un proche du chef de l’Etat. « Le boss (Macky) n’a encore laissé aucun signe de départ du beauf », relativise un autre, qui admet, en revanche, que « le malaise est évident ». Estimant que Mansour Faye a « cumulé non pas des fautes, mais de mauvais points », ce responsable de l’Apr, devenu silencieux depuis quelques mois, rit sous cape : « Quand, ce matin (hier), on l’a aperçu sur les lieux de l’accident de Sakal, on a prié pour qu’il n’ouvre pas la bouche. »
Le Pm en sapeur ?
C’est que depuis sa sortie contre les magistrats de la Cour des comptes, l’on redoute d’autres écarts de Mansour Faye. Tout semble corroborer qu’à défaut de le maîtriser et de le limoger, le chef de l’Etat essaie, au moins, de l’éloigner des phares et des micros. C’est ce qui expliquerait d’ailleurs que le Pm ait été dépêché cette fois-ci pour faire face à « l’opinion ». Le Président ayant préféré, contrairement à Sikilo, ne pas s’afficher après que les « mesures ont été prises ».