39 morts et 100 blessés, selon le bilan officiel. Le Sénégal a connu l’accident routier le plus tragique de son histoire dans la nuit de samedi à dimanche. Deux bus sont entrés en collision sur la route de Kaffrine. D’après L’Obs, Ismaïla Diaby, un habitant de Sikilo, a été le premier sur les lieux du drame.
Le paysan explique : « C’est ma femme qui m’a réveillé pour me dire qu’elle a entendu l’éclatement d’un pneu et des cris venant de la route nationale. Lorsque j’ai prêté attention, des cris très forts fusaient de partout. »
C’est là qu’il a compris qu’il s’agissait d’un accident, dit-il, avant de se lever pour aller secourir les blessés. « Arrivé sur les lieux, je suis tombé sur 2 véhicules complètement endommagé, poursuit-il. Je suis entré dans l’un des bus où j’entendais des voix de femmes. La minute d’après, des jeunes du village m’ont rejoint et nous avons commencé à extraire les accidentés. Les uns nous suppliaient de faire vite, d’autres étaient coincés entre les sièges du véhicule. Ils se tordaient de douleur. Nous avons enveloppé les personnes décédées à l’aide de sacs vides que transportait l’un des bus. »
Il confie qu’il n’a pas pu retenir ses larmes quand il a entendu « une femme demander après sa fille qu’elle portait dans ses bras. Celle-ci a été retrouvée morte entre les sièges du véhicule. Mes habits étaient couverts de sang. Pour éviter que mes enfants ne les voient, je les ai mis dans un trou ».
Abdoulaye Dia, un autre habitant de Sikilo, réveillé lui-aussi par le choc, a également vécu une scène horrible :
« Je pense surtout à une vieille dame qui m’a tendu la main pour que je la sauve. J’ai réussi à la faire sortir du véhicule. Mais, dès que je l’ai déposée au sol, elle a commencé à vomir du sang. Elle décédera la seconde d’après. Après l’avoir enveloppée avec un drap, je suis retourné dans le véhicule. Je ne pouvais pas supporter le fait de voir des êtres humains comme moi pris en otage entre les sièges des véhicules. Les victimes étaient pour la plupart des jeunes âgés entre 35 et 40 ans. Le sol était rouge de sang. On s’est mobilisé pour mettre du sable sur les lieux ».
Les habitants de Sikilo seront ensuite rejoints par les éléments de la Croix rouge.