Au sortir du vote de la motion de censure déposée par la coalition Yewwi Askan Wi, le président du groupe Wallu, Mamadou Lamine Thiam, a fait savoir que son groupe n'a pas été impliqué. Faux, a rétorqué Birame Soulèye Diop, Président du groupe Yewwi Askan Wi.
"Nous avons été convoqués le lundi 12 pour la Déclaration de politique générale. Le dimanche 11, à 23 h 30, il a été tenu une réunion durant laquelle on devait statuer sur un certain nombre de sujets et quand la motion de censure a été synthétisée, à 23 h 34, j'ai appelé le président Lamine Thiam, sans succès. Le lundi, jour de la Déclaration de politique générale, à 8 h, je l'ai encore appelé encore une fois sans succès.
À 9 h 04 mn, il m'a lui-même rappelé me disant qu'il était dans les embouteillages. Lorsqu'il est arrivé à 9 h 45, je l'ai rejoint à son bureau pour lui présenter la situation. Il m'a fait savoir que son groupe avait tenu une réunion, mais que la motion de censure n'avait pas été évoquée. Aussi, il m'a expliqué que pour tenir une autre réunion, il fallait qu'il prenne les avis des hauts d'en haut. Je lui ai rétorqué que nous restions à l'écoute", a raconté Birame Soulèye Diop.
Poursuivant, le député-maire de Thiès-Nord affirme avoir même recouru à l'expérience parlementaire de Mamadou Lamine Thiam par rapport au "meilleur moment de dépôt de la motion". Ce dernier l'aurait redirigé vers Mamadou Lamine Diallo, d'après toujours Birame Soulèye. "C'est ainsi que j'ai chargé Abass Fall de l'appeler. D'ailleurs, nous avons appliqué les conseils de Mamadou Lamine Diallo", narre-t-il.
Toujours sur le sujet, le membre du Pastef indique qu'une "réunion a même était tenue" entre Mamadou Lamine Thiam, Mamadou Lamine Diallo et lui, le mardi à 10 h. En outre, renchérit-il, "une copie de la motion a été envoyée au président du groupe Wallu le même jour à 18 h. Nous avons patienté jusqu'à 20 h avant de déposer la motion de censure".
S'agissant des rapports entre les deux groupes, Birame Soulèye considère qu'ils "ne sont pas tenus d'être d'accord sur tous les sujets. Toutefois, il serait bien d'être véridique". Ce dernier n'a pas manqué de faire savoir que pour le vote de la motion, "l'option de l'abstention n'était pas permise".
Rappelons que le jeudi 15 décembre, la motion de censure a été rejetée, car seuls 55 députés y étaient favorables. Sur les causes de ce dépôt, les parlementaires de Yewwi Askan Wi affirment qu'il fallait prouver leur désaccord par rapport à la politique du régime actuel.
"Le Premier ministre Amadou Ba a clairement indiqué qu'il allait s'inscrire dans la continuité. Ce qui signifie que nous allons continuer à subir les arrestations, les détournements, la corruption, la mal gouvernance. Accepter cela signifierait que nous sommes sur le fait que 5 500 personnes soient en détention provisoire. Accepter cela signifierait que ce qui est reproché à Karim Wade est vrai, alors que nous savons que c'est faux", a argué Birame Soulèye.
Pour la suite, le président du groupe parlementaire a demandé à ses collègues de Benno de bien se préparer, car, annonce-t-il, "le Premier ministre va revenir à l'Assemblée nationale pour s'expliquer à travers des questions d'actualité".
À ce propos, les députés Guy Marius Sagna et Aminata Touré ont déjà déposé une question d'actualité sur le rapport de la Cour des Comptes. Un rapport qui met à nu une gestion catastrophique des fonds dédiés à la lutte contre le coronavirus.