Les explications du procureur de la République sur la révocation du contrôle judiciaire de Pape Alé Niang n’ont pas convaincu la Coordination des associations de presse (Cap).
«Les maladresses de Pape Alé Niang dans ses courts moments de liberté ne peuvent décemment autoriser le procureur de la République, Hamady Diouf à raconter des histoires sur notre confrère en prenant souvent des libertés avec la vérité. S’il est vrai que son comportement peut indisposer et mettre mal à l’aise beaucoup de gens, la corporation des journalistes reste déterminée à défendre les valeurs et principes du métier », indique un communiqué cité par Bès Bi Le Jour.
Pour Ibrahima Lissa Faye et Cie, le patron de Dakarmatin « n’a nullement et aucunement évoqué la procédure ni les éléments du dossier le concernant ». Il n’a fait que « dénoncer les conditions de son arrestation qui sont rocambolesques et inacceptables dans le contexte d’un État de droit qui poursuit un citoyen régulièrement domicilié à Dakar ».
S’agissant des posts de Pape Alé Niang sur sa page Facebook concernant le Directeur de la police nationale, la Cap estime qu’il s’agit là d’une « erreur ». Elle révèle ici que c’est elle qui a « demandé et obtenu » la suppression de tous les posts et assure que « Pape Alé Niang est disposé à s’amender parce que, manifestement, il a eu tort et a porté atteinte à l’honorabilité d’une famille de citoyens sénégalais ».
La Cap réfute, par ailleurs, l’analyse du chef de parquet qui tente d’écarter tout cas de force majeure, erreur ou négligence. « C’est un commentaire gratuit et méchant qui prouve encore l’acharnement sur la personne de Pape Alé Niang. Pourtant en lieu et place d’un mandat de dépôt, le procureur avait la possibilité ‘’d’assignation à résidence avec surveillance électronique’’, ou d’une admonestation (faire une réprimande sévère, une remontrance solennelle), entre autres, comme un juge a eu à le faire récemment dans un dossier où l’inculpé aurait manifestement violé les conditions du contrôle judiciaire », rappelle cette plateforme des journalistes, qui dit avoir « froidement analysé la situation actuelle et usé du langage de vérité à l’endroit » de leur confrère. Toutefois, elle est « déterminée à engager toutes actions légales » afin d’obtenir sa libération car « sa place n’est pas en prison ».