Le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a zappé les questions liées à la gestion des médias publics. À l’Assemblée nationale, samedi, Moussa Bocar Thiam a préféré juger et condamner avant la lettre, le journaliste Pape Alé Niang.
Comme on se retrouve. Après l’arrestation de Pape Alé Niang et le tollé qui a suivi, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’économie numérique, avait l’occasion de donner sa part de vérité. Sans surprise, Moussa Bocar Thiam a profité de son passage à l’Assemblée nationale, samedi, lors du vote du projet de budget du département ministériel dont il a la charge, pour répondre aux détracteurs du régime de Macky Sall et aux interpellations à lui faites.
Moussa Bocar Thiam a été ferme et catégorique quant à la culpabilité du journaliste. «Il ne faut pas confondre liberté de la presse et anarchie. Les journalistes ont un organe qui est le tribunal des pairs appelé Cored. Ce n’est pas parce que vous êtes un soi-disant journaliste d’investigation que vous devez vous permettre de tout faire ou dire», précise le ministre devant les députés en s’offusquant par ailleurs, du manque de l’éthique professionnelle du mis en cause.
S’agissant du soutien monstre démontré à travers la marche pacifique de vendredi dernier ayant drainé au-delà des hommes de médias, des politiques et activistes tout comme des membres de la société civile pour sa libération, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’économie numérique indique que cela peut se comprendre mais ne se justifie pas.
«Cette mobilisation des journalistes est compréhensible. Je suis solidaire du combat des journalistes. Mais Pape Alé n’a même plus de carte de presse. Il fait plus de la politique que du journalisme. Il nous faut sauvegarder notre image et savoir que le combat de Pape Alé n’est pas celui de tous les journalistes », a-t-il accusé sans ambages soulignant au passage que «PAN » ne fait partie de la profession de journaliste.
Mais là où le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’économie numérique a surpris plus d’un, c’est quand, délibérément, il décide de ne pas se prononcer sur la situation de la Rts, de l’Aps et du quotidien national Le Soleil.
En effet, il a été interpellé par les députés de l’opposition sur le fonctionnement et le libre accès de tous et chacun, à ses médias publics financés par l’argent contribuable. Toutefois, Moussa Bocar Thiam a éludé les questions allant dans ce sens.
Pour l’exercice 2023, le projet de budget du ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique s’élève à 113 331 136 685 FCFA en autorisations d’engagement (ae) et à 34 189 116 685 FCFA en crédits de paiement (cp).