C’est avec le sourire que j’ai lu la « réponse » de l’inénarrable Cheikh Tidiane Gadio. En fait, des pleurnicheries et des irréalités visant à laver un honneur (encore) terni par une fumisterie politicienne qui l’a poussé à perpétrer un raid sournois et vicieux contre le journaliste Pape Alé Niang, emprisonné pour délits de presse depuis le 9 novembre 2022. Mais le mal contre son « ami et frère » est déjà fait !
La litanie de contorsions intellectuelles et sémantiques pour donner – a posteriori – une autre tournure à ses élucubrations n’a qu’un seul but : rectifier fondamentalement la duplicité et le sens originel de ses propos contre notre confrère après un tollé médiatique dont il ne peut être fier. Le reste relève stratégiquement d’un embrouillamini intellectualiste auquel je me dispenserai de consacrer du temps.
Monsieur Gadio !
Personne n’est dupe et vos propos le prouvent. Si vous avez sciemment convoqué les « documents déplacés » de Donald Trump, c’était bien pour faire le link avec des éléments d’inculpation retenus contre Pape Alé Niang et propager ainsi la légitimité de la démarche des autorités sénégalaises dans cette affaire. Sinon, votre sortie n’a absolument aucun sens ! Cela s’appelle « MANIPULATION » !
Du reste, il n’a échappé à personne - et d’abord pas à votre for intérieur, votre conscience – que vous donniez ainsi des gages de soutien à vos bienfaiteurs d’une période post-galères judiciaires. Comment et pourquoi êtes-vous devenus député ? Assumez vos choix au service de vos ambitions !
Langage « réseaux sociaux » ?
Assertion factuellement fausse. Les « Réseaux sociaux » ont bon dos en dépit de leur « toxicité ». Mais quand vos parrains y développent leurs aventures politiciennes aux côtés d’insulteurs publics et tentent de donner une plus grande épaisseur à leur background populiste, qu’en dites-vous ? Rien. Silence. C’est ce mutisme calculé, résultat d’une froide et intransigeante compromission intellectuelle et morale avec vos intérêts, qui décrédibilise votre refrain contre les RS. Duplicité !
« Insultes » ?
Tous les mots utilisés à votre encontre ont un sens précis face au principe d’activisme intéressé dont vous êtes un parfait ersatz. Je pourrais les documenter un par un, avec un embarras du choix à nul autre pareil. Mais il faudrait vraiment se décarcasser les neurones pour dénicher des éléments attestant que vous en valez effectivement la peine. Ce n’est pas gagné d’avance car votre manque de courage est désespérant !
« Décence » ?
C’est vous qui osez parler de décence, monsieur Cheikh Tidiane Gadio ? Surprise ? Pour ma part, non ! Vous avez trahi le Président Abdoulaye Wade quand vous avez senti le vent de l’alternance tourner, avec une audace qui force l’irrespect et…l’indécence. Vous en ferez de même avec le Président Macky Sall le jour où votre intuition et votre capacité à flairer les bons coups vous dicteront de prendre le grand large. Cela, tous les Sénégalais le savent…y compris donc le chef de l’Etat.
Monsieur Gadio !
La prochaine fois qu’un autre honnête citoyen comme Pape Alé Niang fera injustement les frais d’une machinerie politicienne, un peu de justice, d’équité et surtout de courage dans l’appréciation de faits qui vous échappent vous rendra sûrement moins péremptoire. Ce serait déjà un grand petit pas face à l’urgence d’assainir le fond et les contours de votre personnalité.
Alors, le sémillant sieur Cheikh Tidiane Gadio pourrait commencer à revendiquer un nom qui ne renverrait pas forcément à une poubelle de l’histoire qui s’écrit sous nos yeux.
Vous citez Alain Badiou à propos de sa fameuse et pimpante rhétorique contre Nicolas Sarkozy ? A la bonne heure ! J’en profite pour vous rapporter ce que le même Badiou a également dit du même Sarkozy à la même époque : « C’est quelqu’un qui dit un peu n’importe quoi pourvu qu’il ait le sentiment que ça va arranger ses affaires. »
Quand on a décidé d’être de tous les pouvoirs et de les servir tous à tour de rôle, comment ne pas se retrouver dans la posture compliquée qui est la vôtre et qui, malheureusement, ne semble nullement vous déplaire ?
Momar DIENG
Journaliste