Marié à une femme et père de trois enfants, Ndiaga Seck fait désormais partie "des victimes de la justice sénégalaise" ! Et pour cause, ce mareyeur, domicilié à Mbacké, a été envoyé en prison durant plus de deux ans pour un faux témoignage. Accusé de viol commis sur une déficiente mentale, l'homme âgé de 41 ans vient d'être innocenté par le tribunal.
Après son travail au marché central de Mbacké, un mareyeur s'était rendu dans un débit de boisson pour boire du Whisky. A peine sorti, Ndiaga Seck, de son nom, a été accusé par la quinquagénaire Fatoumata Dieng de viol commis sur une déficiente mentale, au cours du mois de février 2020.
Suite à cette dénonciation, le père de famille, domicilié au quartier Gawane, a été interpellé par la foule vers 14 heures avant d'être mis à la disposition de la police.
Une vengeance
Convoquée par les limiers, l'accusatrice avait fait un témoignage glaçant qui a véritablement porté préjudice au suspect. L’accusatrice a raconté avoir aperçu la jeune fille F. S, une malade mentale en train de dormir sous un arbre situé à la devanture d'un débit de boisson.
"Après l'avoir réveillée, il la fait changer de position en la faisant coucher sur le dos avant d'écarter les deux jambes de la jeune fille. Il a aussitôt baissé son pantalon, sorti sexe et commencé à lui donner des coups de rein. Je me suis approchée d'eux en criant de toute ma force" avait raconté Fatoumata Dieng.
Poursuivant sa déposition, elle ajoute : " Surpris, Ndiaga Seck s'est automatiquement retiré d’elle avant de prendre la fuite. Mais, il ne pouvait pas courir tranquillement du fait qu'il n'avait pas eu le temps de réajuster son pantalon. Des jeunes alertés par mes cris sont sortis pour se lancer à sa poursuite. Dans sa fuite, il a buté sur une grosse pierre qui l'a fait tomber. Ce qui a permis aux jeunes de l'appréhender facilement avant d'appeler les policiers qui sont venus le cueillir" .
Malgré son démenti, le mareyeur a été envoyé en prison durant plus de deux ans
Entendu à son tour sur procès-verbal le 13 février 2020, le mareyeur avait nié tout en bloc. Il dénonce une cabale orchestrée par sa cliente Fatoumata Dieng. "Ce sont des fausses accusations. Je tiens à préciser que cette dame dont vous me parlez a une dent contre moi depuis le jour où elle m'avait demandé de lui donner à crédit des poissons que je vendais et que j'ai refusé. Je peux vous dire également que je n'ai jamais entretenu de rapports sexuels avec la dame que vous me dites être une malade mentale", avait-il indiqué devant les enquêteurs de Mbacké.
Malgré ses dénégations, Ndiaga Seck a été déféré au tribunal de grande instance de Diourbel pour viol sur déficiente mentale.
Il est inculpé et placé sous mandat de dépôt au cours du mois de février 2020 par le juge du Premier cabinet. Au cours de l'instruction, l'accusatrice était campée sur sa position.
Quant à Ndiaga Seck, il n'a pas varié dans ses propos tenus sur procès-verbal lors de l'enquête de la police de Mbacké.
Finalement, les faits de viol commis sur une déficiente ont été disqualifiés en attentat à la pudeur sans violence le 22 mars 2022. Ainsi le dossier de Ndiaga Seck a été renvoyé au niveau du tribunal d'instance de Mbacké pour le jugement du prévenu.
Après plus de 2 ans de prison, Ndiaga Seck relaxé par le tribunal de Mbacké
Attrait à la barre, le mareyeur a encore nié les faits qui lui ont valu un séjour carcéral depuis février 2020.Il s’est avéré au cours des débats, que son seul tort a été de refuser de vendre à crédit des poissons à son accusatrice, selon le prévenu.
Appelée à la barre comme témoin, Fatoumata Dieng a fini par essuyer "les coups de semonce" du président du tribunal. La dame s’est rendue coupable de faux témoignage contre le mareyeur.
La colère noire du juge
Le juge a sermonné l'accusatrice avant de la sommer de vider les lieux. " C'est à cause de ton témoignage mensonger que Ndiaga Seck a passé 2 ans et 08 mois en prison. S'il te traduit en justice, le procureur va te jeter en prison pour faux témoignage", a déclaré le président du tribunal de Mbacké avant de relaxer le prévenu.