Le constat est général ! Et l’ancien recteur, Pr Mary Teuw Niane ne dira pas le contraire : l’université Gaston Berger de Saint-Louis vit un problème de stabilité. La seconde « prestigieuse » université du Sénégal n’est plus ce qu’elle était. Bâtie sur un style anglo-saxon, l’Ugb a perdu son style du fait de grèves répétitives d’étudiants qui impactent sur le fonctionnement et le classement de l’université.
« Parce que le problème de Gaston Berger, c’est la stabilité. Il y a trop de grèves à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Et cela, qu’on le veuille ou non déteint sur l’image et en même temps déteint sur le classement et déteint même de plus en plus sur l’envie des bacheliers d’aller à Gaston Berger, alors qu’avant les bacheliers voulaient coûte que coûte aller à l’Ugb »,a d’emblée reconnu, Pr Niane, ancien recteur.
A la question de savoir si l’Ugb est performante, la réponse est automatique.
« Oui ! A l’échelle de Gaston Berger, c’est une petite université en nombre d’étudiants, en nombre d’enseignants et si on l’a regarde dans le cadre sénégalais, on pourrait dire que Gaston Berger c’est une grande école dans le sens ou quand vous regardez les concours nationaux ou les étudiants sortants de toutes les universités compétissent, l’Ugb garde encore le leadership donc, c’est une grande école, comme on dirait en France. Maintenant Gaston Berger doit mûrir, l’Ugb doit passer à l’étape supérieure au lieu de l’étape de grande école, d’être maintenant une vraie université, c’est-à-dire qui doit compétir pour être dans les classements africains, et les classements mondiaux. Il y a eu un moment où Gaston Berger était dans les 100 premières universités Africaines, vu le nombre d’étudiants qu’elle a … je ne sais pas aujourd’hui où elle se trouve mais je pense que Gaston Berger doit progresser et ce progrès doit se faire sur plusieurs niveaux. D’abord infrastructurelle, que l’UGB puisse augmenter ses effectifs d’étudiants et en même temps ses effectifs d’enseignants. Deuxièmement, c’est la visibilité de Gaston Berger, et troisièmement qui est pour moi la chose la plus importante, c’est la stabilité », analyse l’ancien Recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
« Aujourd’hui, il y a des filières à l’Ugb, ou je suis sûr que les meilleurs étudiants n’y vont pas. Je pense que ses Ufr qui sont considérées doivent revoir leur système. (…) Je pense que l’Ugb a une culture qui est très différente de la culture de l’Ucad. C’est deux mondes différents », compare l’universitaire, Pr Mary Teuw Niane.
« L’Ugb a été construite d'une certaine en opposition à l’Ucad et d’une autre manière dans une voie, je dirais plutôt anglo-saxonne. C’est ce qui fait qu’au départ les partenaires de l’Ugb étaient tournées vers les Etats-Unis. L’Anglais était obligatoire, l’informatique était obligatoire. Ce qui fait que Gaston Berger à une personnalité propre. Le problème ce sont les questions de budget, les questions d’enseignants, de laboratoire, d’hébergement », se désole l’ancien ministre de l’Enseignement Supérieur dans Grand Jury.