Les travailleurs de La Poste ont bravé mardi, l’interdiction de manifestation devant les locaux de leur Direction générale. Face à la détermination des agents pour dénoncer la crise actuelle de la société, la police a usé d’une violence inouïe en tirant des grenades lacrymogènes. Certains d’entre les travailleurs ont été blessés et du sang a coulé dans les locaux de la direction générale de La Poste, sise à l’avenue Peytavin en plein centre-ville.
Arborant des brassards rouges, tenant des pancartes et sifflets à la bouche, les 5.000 travailleurs de la Poste criaient au scandale. Ils accusent la direction et les autorités de vouloir sacrifier cette société nationale qui fut un fleuron.
Dans leurs doléances exprimées lors d’un sit-in, ces postiers ont réclamé entre autres le paiement de leurs arriérés de salaires et dénoncé la suppression de leurs avantages sociaux.
La Poste est confrontée à des difficultés financières et de gestion chroniques et les syndicats de la société n’ont cessé d’alerter l’opinion et les autorités sur la situation.
Recevant les centrales syndicales le 03 mai dernier, le président Macky Sall avait martelé ceci :
« Nous ne pouvons pas payer tous ces travailleurs, dont un grand nombre ne travaille pas », ce que les travailleurs de La Poste n’acceptent pas. Selon le secrétaire général national du syndicat des travailleurs de la Poste et des télécommunications, M. Ibrahima Sarr, « l’État a parrainé la mal gouvernance qui sévit à la Poste (…) ».
La Poste, qui compte plus de 5.000 travailleurs aujourd’hui, a perdu plus de la moitié de son capital social en enregistrant un déficit de 32,8 milliards de FCFA, d’après un rapport du ministère des Finances. Elle doit à l’État 189 milliards de FCFA.