Les députés de la 14e législature ont été élus le 31 juillet dernier pour cinq ans. Leur mandat expire donc en 2027. Mais pour Madiambal Diagne, la prochaine législature ne devrait pas aller à son terme.
Elle est «partie pour être la plus courte de l’histoire parlementaire du Sénégal», prédit-il dans sa chronique hebdomadaire «Les Lundis de Madiambal», qui paraît dans Le Quotidien.
«La nouvelle législature ne devrait pas durer plus de deux ans, c’est-à-dire strictement la durée constitutionnelle pour permettre la dissolution anticipée de l’Assemblée nationale», parie l’administrateur du groupe Avenir communication, éditeur du journal Le Quotidien.
Il explique : «En effet, la personne (quelle qu’elle sera du reste) qui sera élue à l’issue de l’élection présidentielle de 2024, sera bien amenée, pour ne pas dire obligée, de dissoudre l’Assemblée nationale en septembre 2024.»
«Au cas où le Président Macky Sall rempilerait, se projette Madiambal Diagne, il devra avoir besoin de chercher à profiter de la nouvelle dynamique politique enclenchée avec sa réélection pour chercher à se donner une majorité parlementaire plus solide ou plus commode ou confortable que celle, très volatile, avec 83 députés sur un total de 165 députés.»
Le chroniqueur poursuit : «Un autre président de la République, provenant de l’opposition ou même du camp politique du Président Sall, aura absolument besoin d’avoir sa propre majorité, ses ‘propres’ députés, pour s’assurer de leur fidélité et loyauté.»
Le journaliste s’est empressé de préciser qu’une dissolution de l’Assemblée nationale n’interviendrait pas au lendemain de l’installation du Président élu.
«La Constitution de 2016, rappelle-t-il, a fixé entretemps une interdiction de dissolution, d’ordre temporel. Ainsi, on sera à la même échéance de septembre 2024. Pour pouvoir envisager la dissolution de l’Assemblée nationale.»
A moins que le Président élu, comme Abdoulaye Wade en 2001, préfère recourir à une réforme constitutionnelle pour pouvoir organiser de nouvelles élections législatives. Mais cette option ne serait pas la meilleure, selon Madiambal Diagne :
«La configuration de la nouvelle Assemblée nationale ne saurait permettre au Président élu en 2024, de faire adopter une pareille réforme constitutionnelle par les députés. Il ne pourrait que recourir à un référendum.»
Le chroniqueur ajoute : «Mais la gestion et l’adoption par voie référendaire d’une nouvelle constitution demanderaient plus de temps au nouveau chef de l’Etat, qui sera installé en avril 2024. En d’autres termes, il se résignera à attendre impatiemment l’échéance fatidique de septembre 2024.»