Le président de la République Macky Sall s’est adressé, ce vendredi, aux Sénégalais à la surprise générale ou presque. Une sortie aux relents stratégiques au moment où Aminata Touré n’a pas fini de balancer ses salves contre la « dynastie » Faye-Sall.
Nombreux sont les Sénégalais et autres observateurs qui s’interrogent sur la quintessence de l’Adresse à la Nation du président de la République. Les plus rigoristes, eux, n’ont pas réfléchi à deux fois pour qualifier le discours de dépourvu sens. Une sortie qui pourrait être résumée à au moins, trois axes, dont la tension à l’Assemblée nationale née de l’installation du bureau de la 14e législature, la hausse vertigineuse des prix et la formation d’un nouveau gouvernement.
Mais le jeu en valait-il vraiment la chandelle pour qu’un président qui ne parle presque pas à sa Nation en fasse autant ? Pourtant, un communiqué aurait suffi pour cette affaire qui serait même sujet à moins de spéculations.
Le moins que nous puissions dire, c’est que le locataire du Palais de Roume, en bon politicien, chercherait à desserrer l’étau autour de lui avec la nouvelle affaire dite Mimi Touré.
Une grosse pointure de l’Alliance pour la République qui, frustrée par le choix de Macky Sall pour la présidence de l’Assemblée nationale, surfe sur la préférence familiale. Une fibre très sensible quoi que toujours décriée pour une certaine Opposition.
Macky Sall – nous ne cesserons de le rappeler ici – ne manque pas d’expérience politique pour mesurer l’impact de la toute nouvelle posture d’Aminata Touré qui pourrait lui être fatale pour le restant de ses jours à la magistrature suprême. Une campagne qui aura, sans nul doute, plus de résonance que celles antérieures parce qu’émanant d’une très proche collaboratrice.
Mieux, les souvenirs du régime libéral d’Abdoulaye Wade avec Karim, "ministre du ciel et de la terre", sont encore frais. Pour moins que ça, le pape du Sopi avait subi les diatribes de l’Opposition d’alors qui avait fini d’avoir gain de cause à la présidentielle de 2012.
Dès lors, allumer un contre-feu pour couper court au débat sur le népotisme qui ne cesse d’enfler pourrait constituer un bel échappatoire pour le président de la République, quelque peu esseulé.
Birama THIOR
Journaliste