L’opposant sénégalais, Ousmane Sonko dit avoir eu un échange avec son frère Succès MASRA, président du parti tchadien « Les Transformateurs » et membre de l’Inter-Africaine Progressiste qu’ils ont lancé ensemble à Niamey en 2019. Evoquant la situation politique du Tchad, où son camarade opposant est bloqué dans son domicile, il a exigé du président Mahamat Idriss Déby, la libération des « otages politiques ».
« Ce samedi 3 septembre, j’ai échangé longuement avec mon frère Succès MASRA, président du parti tchadien « Les Transformateurs » et membre de l’Inter-Africaine Progressiste que nous avions lancée ensemble à Niamey en 2019.
Depuis trois jours, Succès Masra subit un blocus de l’armée, retranché dans son siège avec une cinquantaine de militants. On leur refuse tout contact avec l’extérieur, y compris avec des médecins, avocats ou journalistes, de même que toute possibilité de recevoir de la nourriture ou des médicaments. En sus, plus de 250 militants ont été arrêtés, des dizaines de blessés par balles réelles », a dit Sonko.
Cette situation, selon le leader de Pastef, est « la conséquence d’une panique de la junte militaire installée par la France sous le silence complice de l’Union africaine ».
Mahamat Idriss Déby, le président « héritier » du Tchad passe ainsi à la méthode forte après le « refus » opposé par Succès Masra de renoncer à l’organisation de son troisième méga meeting qui devait réunir des dizaines de milliers de personnes, comme les précédents.
« Il passe ainsi à la méthode si chère aux autocrates africains, afin de punir Succès d’avoir décliné le deal proposé consistant à en faire son premier ministre. Mais Déby est surtout irrité de voir que le « Dialogue du peuple », initié par Succès Masra est plus populaire que son dialogue national snobé par la majorité du peuple », a-t-il expliqué.
L’opposant a déploré que « ces exactions interviennent à peine quelques jours après le séjour de Macky Sall à N’Djamena, séjour pendant lequel le ci-devant président en exercice de l’Union africaine n’a pas osé réitérer publiquement la position de l’Union contre une candidature du président « héritier » Mahamat Idriss Déby.
« Et pour cause ! Quoi qu’il en soit, nous appelons le régime de Mahamat Idriss Déby à : cesser les exactions, libérer les détenus politiques et lever le blocus contre Succès et ses camarades; refuser de sombrer dans ces pratiques d’un autre âge qu’essaie péniblement de perpétuer un syndicat de chefs d’état obsolètes et dépassés par le sursaut d’une nouvelle génération décomplexée et assoiffée de liberté et de souveraineté », dira Sonko.