Lors du conseil des ministres mercredi, le Président de la République, Macky Sall, a demandé au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice « d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdus leurs droits de vote».
Une instruction qui pourrait ouvre la voie à Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall. Mais selon le Parti Démocratique sénégalais (PDS), l’honneur et la dignité de son candidat pour la présidentielle de 2024 sont primordiaux. Le Pds dit donc niet et rejette la décision président.
« La décision qu’il (Macky Sall) a prise, nous la rejetons fermement. Le Parti démocratique sénégalais est solidaire de Karim Wade qui refuse catégoriquement l’amnistie. Pour lui, l’amnistie c’est pour les coupables et les coupables sont ceux qui ont mis en place le complot d’Etat international mobilisant 27 pays dans le monde. Et ces 27 pays ont dit qu’ils n’ont rien vu de suspect sur Karim Wade. Ils ont détruit des familles, des noms, la dignité de personnes. Ce sont eux les coupables et se sont eux qui méritent une amnistie », a notamment déclaré sur Rfm, la secrétaire générale chargée de la communication, Nafissatou Diallo.
Selon la députée, Karim Wade se dit prêt à rentrer au Sénégal et n’exclut pas à retourner à Rebeus afin que cette histoire soit claire.
« Nous voulons que cette histoire de détournement ou d’enrichissement illicite […] soit réglée », a-t-elle martelé indiquant que Karim Wade a recouvré ses droits civiques et politiques « puisque lors d’une condamnation, on ne prive pas une personne de ses droits advitam eternam (une expression latine signifiant : « pour la vie éternelle »). Et dire que le délai qu’ils avaient mis en place est fini depuis 2020.
Pour rappel, Khalifa Sall a été condamné, en 2018, à cinq ans de prison ferme, assortie d’une amende de 5 millions de francs CFA. Karim Wade, pour sa part, a été condamné en 2015 à une peine de six ans de prison ferme, et d’une amende de 138 milliards de francs CFA.