Le professeur Ousmane Sène, directeur du Centre de Recherche Ouest Africain communément appelé WARC, était l'invité du Grand Jury de la Rfm ce dimanche. Il s'est exprimé sur la situation politique du Sénégal à la suite de la publication des résultats provisoires des élections législatives du 31 juillet. Selon lui, la cohabitation à l'Assemblée nationale est un ingrédient nécessaire à la démocratie, mais elle peut avoir aussi des conséquences.
« S'il y a une cohabitation, ça va être très compliqué. Et une cohabitation c'est un ingrédient nécessaire à la démocratie, car on laisse le peuple s'exprimer (...) Est-ce qu'il y aura une négociation pour que BBY puisse s'octroyer des autres voix et avoir la majorité ou bien Wallu et Yewwi vont se souder. C'est une grande question », a-t-il dit, ajoutant que tout ceci fait partie de la démocratie.
Il poursuit : « On peut souhaiter une cohabitation. C'est bon pour la démocratie. Mais ce n'est pas une très bonne chose pour nous, au plan politique ou de mise en œuvre, car il y a des pays ( Israël et Italie) qui sont constamment paralysés par des cohabitations qui ne fonctionnent pas. Regardez ce qui est arrivé en France ».
Les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) ont été publiés jeudi 4 août. Benno Bokk Yakaar a obtenu 82 sièges de députés, tandis que les coalitions d'opposition « Yewwi Askan Wi », menée entre autres par Ousmane Sonko, et « Wallu Sénégal », de l’ancien président Abdoulaye Wade, ont remporté respectivement 56 et 24 sièges, soit 80 au total pour cette alliance.
Et enfin, Aar Sénégal de Thierno Alassane Sall, Bokk Gis Gis de l’ancien maire Pape Diop et Les Serviteurs de Pape Djibril Fall ont chacun un siège.
La position des autres coalitions avec chacune, un siège et le poids de la coalition Wallu Sénégal, pourraient jouer sur la survie des deux grandes coalitions plus représentatives. Ce qui veut dire que cette assemblée nationale 2022-2027 s’annonce épique.