En décidant de rejoindre la mouvance présidentielle, Pape Diop assombrit son avenir politique. Et les cas Bamba Fall et autres maires transhumants des dernières élections législatives en sont des illustrations parfaites. Tous les maires qui ont rejoint la mouvance présidentielle après les locales ont été «corrigés» par les citoyens aux élections législatives.
Journaliste et analyste politique, Mamadou Sy Albert explique que Pape Diop est tombé dans le jeu politicien. «Il a su toujours se préserver dans les "sales affaires". Mais là, il est dans une affaire qui peut ternir son image». Selon lui, si jamais l’opposition reste unie avec ses 82 députés, Pape Diop va être le «dindon de la farce».
D’après lui, Bokk Gis Gis a «brûlé sa carte». Ils ont perdu les locales et les législatives. Et il vient de se faire ligoter dans Benno.
«Il ne représente plus une alternative pour les électeurs. Il vient de signer sa mort politique. Sur le plan politique son parti va aller dans des difficultés. Ils vont être phagocytés par le Benno. Là où le Ps, l’Afp… n’ont pas réussi, ce n’est pas Bokk Gis Gis qui va réussir», prédit M. Sy Albert.
Spécialiste en sociologie politique, Dr Abdou Khadre Sanokho signale que dans l’histoire politique du Sénégal, les gens ont toujours négocié en sourdine.
Toutefois, il signale : «Si on prend la jurisprudence de ceux qui ont rejoint le camp présidentielle ces derniers temps, il n’a eu aucun effet pour le compte de Macky Sall et leur crédibilité s’est effritée. C’est une éventualité qui peut se produire pour Pape Diop».
A l’en croire, au cas où ça marche, Pape Diop pourrait profiter de cette aubaine pour rebondir. «Il va d’ailleurs bientôt occuper une position centrale sur le dispositif que Macky Sall va redéployer. Si cela ne marche pas, il sera décrédibilisé et enseveli politiquement», souligne le sociologue.