Sept millions de Sénégalais sont appelés aux urnes, ce dimanche, pour un scrutin décisif pour l’avenir du Président Macky Sall. Conservera-t-il sa majorité ? L’opposition va-t-elle le contraindre à la cohabitation ? Les résultats de ces élections seront déterminants dans le débat pour un troisième mandat lors de l'élection présidentielle prévue en février 2024.
Place au vote. Les Sénégalais sont appelés aux urnes, ce dimanche 31 juillet, pour élire les 165 députés qui les représenteront au Parlement. Ces législatives ont valeur de test avant la présidentielle de février 2024.
L'opposition veut mettre à profit le scrutin pour imposer une cohabitation au président Macky Sall et freiner les intentions qu'elle lui prête de vouloir faire un troisième mandat.
Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions en 2024. Une défaite aux législatives pourrait contrarier ses projets.
Lors des dernières locales, le camp du pouvoir a été poussé dans ses derniers retranchements par l’opposition qui a remporté de grandes villes du pays comme Dakar, Ziguinchor, Kaolack et Thiès.
Toutefois, la coalition présidentielle, forte de son gros attelage de partis, est sûre de son triomphe : ““Inexorablement, nous allons vers une très probable victoire éclatante de la coalition BBY partout à travers le pays parce que nos candidats ont présenté des bilans, proposé un nouveau pacte social, porté d’ambitieux projets pour la poursuite de la construction nationale, sous l’empire du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui a donné d’excellents résultats. A Dakar comme partout dans le pays, nous allons remporter ces élections pour les raisons suivantes: la coalition BBY a beaucoup travaillé pour améliorer les conditions de vie des citoyens ; le Sénégal est un pays de tradition et d’intelligence électorales. En effet, nos compatriotes ont toujours su distinguer la vérité du mensonge, choisi la paix à la place de la violence, la stabilité à la place des turbulences institutionnelles connues dans d’autres pays”.
YAW, principal challenger
Face au pouvoir, Yewwi Askan Wi s’affiche comme la principale force d’opposition. Seul hic : Ousmane Sonko et d'autres figures ont été contraints de renoncer aux élections après l'invalidation par le Conseil constitutionnel des titulaires de la liste nationale de leur coalition, invoquant l'inéligibilité d'une candidate qui figurait par inadvertance à la fois parmi les titulaires et les suppléants. Qu’à cela ne tienne, Sonko, fort de l’alliance avec Wallu de l’ex président Wade, pense que l’opposition peut réaliser le hold-up et contrecarrer les plans de Macky Sall. “Si Macky Sall perd les législatives, il ne parlera plus de 3e mandat", a-t-il assuré.
Au total, huit coalitions sont en lice pour ces législatives. Parmi celles-ci, on scrutera, notamment, la performance de la coalition AAR Sénégal (Alternative pour une Assemblée de Rupture) qui regroupe des leaders connus et respectés. Est-ce que leur pari de la modération et de la bataille des idées va porter ses fruits ? Réponse ce dimanche soir.
Mode de scrutin
Pour rappel, le scrutin législatif, à un seul tour, vise à renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement. Pour le moment, il est largement contrôlé par le camp du parti présidentiel. Les députés sont élus de deux manières. Soit par un mélange de scrutin proportionnel avec des listes nationales, pour 53 parlementaires. Ou par un scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres députés. Les 15 derniers sièges sont occupés par les députés de la diaspora.