Le Conseil national du patronat (CNP) se réjouit de la décision des Chefs d’Etat de la Cedeao de lever les sanctions économiques contre le Mali. Baidy Agne, Président du Conseil national du patronat (CNP) et tous les autres membres de l’organisation patronale, n’ont pas tardé à réagir suite à la levée partielle des sanctions contre le Mali.
« Ils remercient vivement le Chef de l’Etat Macky Sall pour la bonne gestion de ce dossier particulièrement sensible, et qui a aussi été à l’écoute non seulement des populations, mais aussi du secteur privé de nos deux pays », affirme une source proche de l’organisation patronale. En effet, le CNP avait fait part au Chef de l’Etat de ses vives inquiétudes au regard des impacts négatifs financiers, économiques et sociaux dans plusieurs secteurs d’activités.
Le transport multimodal et la logistique portuaire ont été particulièrement affectés, ainsi que les secteurs de l’industrie et les investissements des privés sénégalais au Mali. En termes d’Investissement Direct Étranger (IDE) au Mali, les privés sénégalais sont les 3èmes investisseurs avec plus de 50 milliards par an après l’Australie et le Canada.
Au regard également des chaines d’exportations vers le Mali, le Sénégal est de loin le 1er pays exportateur avec plus de 493 milliards FCfa, alors que la Côte d’Ivoire enregistre 383 milliards FCfa et le Togo 75 milliards FCfa.
Les trafics de conteneurs et de produits conventionnels ont baissé en moyenne de plus de 70%. Sans oublier, globalement, les créances bancaires cumulées dues aux entreprises sénégalaises étant donné que les partenaires aussi bien publics et privés maliens ne pouvaient s’en acquitter avec les sanctions relatives aux transactions financières.
« Notre secteur industriel a été également très affecté car nous exportons plus de 30 milliards FCfa de produits alimentaires, plus de 80 milliards FCfa de matériaux de construction, sans oublier les dizaines de milliards de produits chimiques et de matières premières », renseigne une source proche du CNP.
Selon cette dernière, les entreprises sénégalaises ont fait montre d’une grande résilience, et le secteur privé a dû gérer cette problématique économique en prenant en compte sa grande sensibilité régionale et même au-delà.
Face à de tels chocs exogènes à l’entreprise, l’organisation patronale sénégalaise rappelle qu’il est très important qu’à l’avenir la Cedeao et l’Uemoa mettent en place des mécanismes de compensations financières directes aux entreprises impactées, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres régions du monde comme l’Union Européenne.