Au regard de son âge avancé, Mouhamed Bâ, père de 13 enfants, au lieu de se consacrer à l'adoration du Tout-Puissant et à s'occuper de l'éducation de sa nombreuse progéniture, a mis toute son énergie à escroquer d'honnêtes citoyens.
Alors, pour mener à bien son plan, l'homme âgé de 63 ans ciblait les taximen. Ainsi, le mode opératoire de Mouhamed Bâ consistait se munir d'un revolver, du type de téléphone portable que seules les forces de l'ordre détiennent et d'un journal de policier.
D’après Les Échos, il se présentait aux chauffeurs de taxi soit comme un policier ou un élément de la Division des Investigations criminelles (Dic). Alors, il leur confiait qu'il était détenteur de trois véhicules qui traînaient un problème.
Ce, avant de solliciter une ou plusieurs courses pour ensuite payer par Orange money. Bien entendu, si certains taximen qui n'ont rien vu de louche dans sa proposition ont accepté, d'autres, par contre, ont exigé un paiement en liquide après quelques tiraillements avec lui.
Toutefois, parmi ces victimes, seul Abdoulaye Gningue, qui s'est par la suite rendu compte avoir été roulé dans la farine, a eu l'idée de parler de sa mésaventure dans son groupe WhatsApp de chauffeurs de taxi. Avant que se manifestent ses autres collègues escroqués par Mouhamed Bâ.
Cependant, pour les besoins de son identification, l'administrateur dudit groupe, Modou Seck, avait demandé aux taximen du groupe que Mouhamed Ba a eu à gruger de faire sa description pour pouvoir l'appréhender.
C'est dans ses circonstances qu'il a été mis aux arrêts et déféré au parquet pour filouterie de transport et usurpation de fonction. Ce qu'il a partiellement nié hier, devant le tribunal d'instance des flagrants délits de Dakar où il a été jugé.
L'homme à la corpulence imposante, qui travaille au marché au poisson et demeure à Pikine, n'a reconnu que la filouterie de transport. «M. le président je veux une seconde chance», a imploré le natif de Vélingara entre deux sanglots.
Contrairement à Macoumba Fall qui n'a pas comparu à la barre, les 5 autres taximen victimes des agissements délictuels de Mouhamed Bâ, à savoir Bassirou Mbaye, Modou Seck, Ibrahima Diagne, Ndiaga Badiane et Abdoulaye Gningue, ont chacun donné leur version des faits.
«Le jour où je l'ai croisé, il m'a demandé de le conduire à plusieurs endroits. Quand nous sommes arrivés à Fass en face d'un immeuble, après m'avoir donné son numéro, il m'a demandé de lui prêter une somme de 17.000 F Cfa. Aussi, il m'avait ordonné de l'attendre. C'est par la suite qu'il m'a appelé au téléphone pour me demander de partir alors que je l'ai longuement attendu là-bas", a narré Abdoulaye Gningue.
Qui poursuit son récit : "S'agissant de la course qu'il devait me payer et de la somme qu'il m'a empruntée, il m'a proposé de me faire un dépôt Orange money. Je suis parti, mais à chaque fois que je l'appelle pour lui réclamer mes sous, il me raccrochait au nez».
La représentante du parquet après avoir suffisamment rabroué le prévenu, a requis 6 mois de prison ferme contre lui. Me Abdy Nar Ndiaye, avocat de, Mouhamed Bâ, a sollicité une application bienveillante de la loi pour lui.
«Aujourd'hui, une de ses femmes est en état de grossesse de 6 mois. Il faut lui tendre la perche au regard de son âge et des enfants qu'il doit nourrir», a confié la robe noire. Le tribunal dans son délibéré l'a reconnu coupable et l’a condamné à 6 mois de prison assortis du sursis.