Ce mardi, douze personnes seront condamnées pour le meurtre macabre en 2018 d'un homme atteint d'albinisme au Malawi. White Adack Masambuka, le père de la victime, exige que les meurtriers de son fils soient condamnés à mort.
"Il est important que les personnes qui ont commis ce meurtre soient également tuées", a-t-il déclaré
Cinq des douze personnes ont été reconnues coupables du meurtre de MacDonald Masambuka, 22 ans, au plus fort d'une vague de crimes qui a donné lieu à plus de 40 meurtres et 145 agressions de personnes atteintes de cette maladie dans le pays.
Un prêtre, le frère de MacDonald Masambuka, un policier et un employé d'hôpital ont été reconnus coupables de commerce de parties de corps humains. # "MacDonald a été trahi par ceux en qui il avait confiance, à savoir le frère, le prêtre, le policier et le responsable de la clinique. Ce sont des postes de confiance", a déclaré à l'AFP le directeur des poursuites publiques du pays, Steve Kayuni.
Depuis 2014, le Malawi a subi une vague d'agressions pendant plusieurs années contre des albinos dont les parties du corps sont utilisées dans des rituels de sorcellerie en croyant, à tort, qu'elles apportent richesse et chance.
Dans un jugement rendu jeudi dernier, une haute cour a conclu que les 12 ont comploté pour tuer Masambuka afin d'extraire ses os, espérant en tirer un bénéfice financier.
"Il s'agit d'une violation du droit à la vie humaine et de la plus grande violation des droits à la vie et à l'intégrité des personnes atteintes d'albinisme", a déclaré la juge Dorothy NyaKaunda Kamanga.
Masambuka a été assassiné après avoir été incité par son frère à rencontrer ses amis qui, selon lui, lui avaient trouvé une femme à épouser.
La sentence a été fixée au 31 mai
Une vingtaine d'affaires font l'objet de poursuites devant les tribunaux du Malawi pour meurtre, tentative de meurtre, exhumation et vente de tissus corporels de personnes atteintes d'albinisme, a déclaré Kayuni.
Ikponwosa Ero, militant et ancien rapporteur des Nations unies sur l'albinisme, a déclaré que cette dernière affaire "met en évidence un grave problème de sécurité pour les personnes atteintes d'albinisme au Malawi".