Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale, sa défaite dans sa conquête de la ville de Dakar est due à l’absence d’unité et de cohésion au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Invité de la Tfm, Abdoulaye Diouf Sarr donne les raisons de sa cuisante défaite aux Locales à Dakar.
Battu par Barthélemy Dias dans la conquête de la mairie de Dakar (près de 92 000 voix de différence) et Seydina Issa Laye Sambe à Yoff, le 23 janvier dernier, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a déploré l’absence d’unité, d’abord, au sein de l’Alliance pour la République (Apr) mais aussi dans la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby).
"Il y a eu un manque de cohésion et d’unité dans le combat", a souligné en préambule l’ex-maire de Yoff. C’est pourquoi Diouf Sarr appelle à l’unité dans son parti, car, dit-il, il faut avoir le même objectif et travailler la main dans la main. "Il faut parfois qu’on oublie nos ego", a-t-il invité. Nommé coordonnateur de Bby, Amadou Ba est accusé, en privé, par le camp de Diouf Sarr, d’avoir sabordé en sourdine le travail du candidat du camp présidentiel à la ville de Dakar.
De plus, Mame Mbaye Niang, Chef de cabinet du président de la République, s'est montré particulièrement critique envers Diouf Sarr. Toutes choses que ce dernier décrit comme étant les causes de sa défaite, même s’il ne cite pas de noms.
En outre, dans son analyse, Diouf Sarr soutient que les lenteurs dans certains projets de l’Etat ne l’ont pas aidé, notamment à Yoff.
"Quand on prend la route qui va d’Ouest-Foire à la Fédération sénégalaise de football, Promovilles l’a lancée, il y a trois ou quatre ans et doit traverser toute une localité. Si le projet n’est pas terminé depuis quatre ans, malgré le fait que ce n’est pas un projet de la municipalité, l’insatisfaction des populations est que c’est une affaire de l’Etat", a analysé le ci-devant édile de Yoff.
"Je ne suis pas né ministre de la Santé"
Dans la foulée, Abdoulaye Diouf Sarr estime qu’il y a eu des dysfonctionnements endogènes et espère qu’ils seront dépassés lors des élections législatives.
«Le ver est dans le fruit. Les gens doivent comprendre que nous sommes tous embarqués dans la même pirogue. Quand on a des intérêts dans la pirogue, il faut prier pour que celle-ci arrive à bon port. Si on pense que lorsque la pirogue chavire, lesquels intérêts seront préservés, on se trompe», a soutenu le coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (Ccr).
Malgré tout, Diouf Sarr se dit démocrate et compte poursuivre son travail pour le Sénégal.
Répondant à la question de savoir "s’il craint de perdre son poste de ministre de la Santé et de l’Action sociale ?", il répond : "Je ne suis pas né ministre de la Santé. Donc, tout dépend de la confiance du chef de l’Etat, le président Macky Sall. Quoi qu’il en soit, c’est lui qui nomme aux fonctions civiles et militaires. S’il me confie le ministère de la Santé ou autre chose, je vais le gérer. Mais, encore une fois, je suis né Abdoulaye Diouf Sarr."
Il réaffirme son ancrage dans l’Apr et Bby pour une victoire aux Législatives. Même s’il ne se prononce pas par rapport à une éventuelle candidature pour diriger la liste de Dakar.