Le Conseil pour l'observation des règles d'éthique et de déontologie dans les médias (CORED) a organisé ce mardi, un cas d’école sous le thème : Journalisme et engagement politique : est-ce possible ? Invité parmi les panélistes, l’ancien journaliste d’investigation, et actuel secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, s’est exprimé sur la question.
« Je ne peux pas répondre à la question en disant qu'il n’est pas possible qu’un journaliste soit engagé politiquement, et soit dans une rédaction. Ce que je peux par contredire, moi, j’ai considéré que la pratique du journalisme obéit à des règles fondamentales. La première règle, c’est la déontologie. Il y a un certain nombre de critères fondamental pour collecter, traiter et diffuser l’information. Les règles-là, sont des règles universelles qui sont connues à toutes les salles de rédaction. C’est ce qu’on appelle le journalisme exercé dans le pluralisme. C’est la liberté de commerce, et diffusion, c’est également la prise en compte de toutes les opinions et propos qui doivent être émus par les acteurs considérés par les faits. Il y a la déontologie qui est le rapport que le journaliste professionnel entretient avec les règles universelles qui s’imposent à lui dans l’exercice de son métier. Quels comportements il doit avoir par rapport à ces règles-là », a-t-il expliqué.
Poursuivant, Abdou Latif Coulibaly a fait savoir que quand il a décidé de faire de la politique, il a considéré qu’il n’est pas possible à la fois de respecter la déontologie dans ces prescriptions et de respecter également son éthique de travail dans le journalisme. Et à partir de ce moment, il a décidé de s’en allé publiquement, après avoir exercé le métier qu’il dit avoir bien aimé et qui lui a tout donné dans la vie.
« Aujourd’hui, on nous a réuni ici pour dire est ce qu’il est possible d’être journaliste et d’avoir un engagement politique. Pour moi l’engagement politique, il y a ce qu’on appelle les engagements conventionnels, et non-conventionnels. J’ai parlé des engagements conventionnels parce que ce sont ces engagements-là qui transforment le journaliste. L’engagement conventionnel ça peut être dans un parti politique, dans un syndicat, ou dans un mouvement d’activiste en vue de participer à la vie publique et au fonctionnement des institutions démocratiques, a souligné M. Coulibaly.
Pour l’engagement politique, a-t-il poursuivi, « il y a l’encartement dans un parti politique. Il y a dans cet encartement trois types d’engagés : il y a les adhérents qui participent à la vie du parti, ils cotisent leur argent. Ils sont membres structurés. Il y a également les sympathisants qui adossent et acceptent des idées politiques aussi, et en suite il y a les militants. Je ne pense pas que le journaliste puisse être dans l’une ou dans l’autre catégorie et aller faire le journalisme ».