Dans l’affaire Astou Sokhna, les langues commencent à se délier. En effet, une soignante, mise en cause, s’est exprimée, sous le couvert de l’anonymat, à nos confrères de L’Observateur. Ci-dessous son récit.
«Les gens sont en train de nous accuser à tort. Nous n'avons jamais souhaité la mort d'une patiente, a fortiori une femme enceinte. Mais, le jour du drame, nous étions assaillies par les malades, donc nous nous occupions des cas les plus graves. Nous sommes en sous nombre. Nous sommes dépassées dès que nous recevons un nombre impressionnant de femmes enceintes.
Je ne veux pas entrer dans certains détails, mais la défunte était gravement malade. Sa grossesse était risquée. Elle était bien portante quand nous l'avions laissée sous perfusion sur le lit en attendant l'arrivée de l'agent qui devrait la programmer pour une intervention chirurgicale, mais à notre grande surprise, elle a rechuté.
Nous serons peut-être les agneaux du sacrifice, car la pression est grande du côté de la tutelle, mais le ministre en personne est au courant de tout. Nous squattons une partie de la Médecine, car la Pédiatrie est en construction. Les travaux sont à l'arrêt depuis deux ans à cause d'un différend opposant le ministère etle bailleur.»